« Avant la transition, Phyllis Frye était Phillip, ici en tant qu'Eagle Scout en 1962 et plus tard en tant que cadet à l'Université A&M du Texas.» Source : New York Times
Pourquoi des lois misogynes continuent-elles d'être votées et instituées ?
Pourquoi a-t-il fallu aussi peu de temps à un mouvement rétrograde et sexiste pour faire voter des projets de loi qui entraînent de facto la suppression des droits et des protections légales des femmes ? C’est la raison pour laquelle les citoyen·nes britanniques appellent à signer une pétition qui a pour but de réaffirmer la protection du sexe dans la loi (Equality Act 2010) et de le séparer entièrement du « genre légal », c’est-à-dire du « changement de “sexe” » permis par la loi sur l’auto-déclaration (Gender Recognition Act). Les britanniques appellent aujourd’hui à désinvestir une fiction juridique aberrante, qui a placé un concept métaphysique, de l’ordre de la croyance religieuse, « l’identité de genre » au-dessus de la réalité matérielle dont la reconnaissance constitue le fondement de la base des droits des femmes.
La réalité matérielle est également au fondement de la possibilité de faire société. Elle n’est pas une construction sociale et nous ne souhaitons pas passer d’une théocratie patriarcale de droite (chrétienneté) à une théocratie patriarcale de gauche (Théorie Queer). Les premiers ont voulu contrôler le corps des femmes pour la reproduction, les seconds veulent se l’approprier pour leur satisfaction sexuelle et pour fabriquer de futurs adultes fragiles et malléables (proxénétisme, commercialisation d’enfants, fabrication de jeunes adulescents au corps immature, abolition de toutes les limites des femmes). Nous ne voulons ni des uns ni des autres.
Un homme puissant comme les autres
Derrière le mouvement des privilèges sexuels masculins du transactivisme se trouvent des hommes paraphiles dont le seul intérêt est l’inscription dans la loi de l’obligation à satisfaire leur plaisir sexuel. En vous obligeant à leur dire « Madame », ils forcent votre consentement à participer à leur fétiche sexuel. Qu’ils soient jeunes ou vieux n’a aucune importance : même s’ils ne bandent plus à 65 ans, surtout en ayant pris des oestrogènes plusieurs années durant, l’érotisation vague, le plaisir que leur apporte le fait de vivre perpétuellement leur fantasme au grand jour reste de l’ordre de leur sexualité paraphile.
Représentez-vous un pédophile dit « vertueux » (la légende veut qu’il ne touche pas les enfants et s’abstienne de consommer et de diffuser du matériel pédo-pornographique) et qui serait autorisé à travailler dans un environnement qui le met au contact d’enfants. Il ne les touchera pas sexuellement, parce qu’il est « surveillé » parce qu’il a une volonté de fer (c’est de la fiction, pour la démonstration). Il n'en sera pas moins tout émoustillé au fond de lui et en perpétuel « high » d’être au milieu des enfants. De même, ces hommes autogynéphiles éprouvent du plaisir sexuel ou de l’excitation sexuelle sous votre nez parce que vous les écoutez, les regardez, les voyez « comme des femmes » lorsqu’ils parlent devant une audience, lorsqu’ils se rendent à des évènements publics — des évènements qui ne sont pas censés être du « divertissement pour adultes ». Et ils ne veulent pas que vous le sachiez.
Si vous n’êtes pas familière avec ce trouble psycho-sexuel, voir notre traduction commentée de l’ITW de Ray Blanchard sur ce qu’est l’autogynéphilie, suivi d’une présentation des nouvelles générations d’hommes atteints de ce trouble paraphile (paraphiliac disorder, dans le DSM-5).
Pour une présentation des puissants AGP, dont Philipe Randolph Frye, dans le cadre du mouvement transactiviste, voir l’article de Nicolas Casaux « Aux origines du transgenrisme, volet 2 » :
Il y a plusieurs décennies, au début des années 1990, un groupe d’hommes états-uniens (au moins 5 hommes sur 6 personnes) se sont réunis pour rédiger une « Charte internationale des droits du genre » (International Bill of Gender Rights), dans le cadre d’une série de conférences organisée à Houston, au Texas, entre 1992 et 1997, par Phyllis ex-Phillip) Randolph Frye, intitulée « Conférence internationale annuelle sur le droit et la politique de l’emploi des personnes transgenres (International Conference on Transgender Law and Employment Policy, ICTLEP) ».
Outre Phyllis Frye (homme se disant femme, « premier juge ouvertement transgenre du monde »), les rédacteurs de la « Charte internationale des droits du genre » comprenaient Susan Stryker (homme se disant femme, historien), Martine Rothblatt (homme se disant femme, voir ici), Sharon Ann Stuart (homme se disant femme), JoAnn Roberts (homme se disant femme), et Jan Eaton (je n’ai pas réussi à en savoir plus sur cette dernière personne).
Voyons voir qui est Philipe/Phyllis Randolph Frye d’après ce qu’il nous dit de lui-même, en introduction même à l’essai juridique de la « Charte internationale des droits du genre Vs The Cider House Rules : Le conflit des transgenres vis-à-vis des lois du tribunal au sujet des vêtements qu’ils sont autorisés à porter au travail, des toilettes dans lesquelles ils peuvent se rendre, de leur droit de se marier et la définition de leur sexe », publié dans le The William & Mary Journal of Women and the Law en 2000.
Cider House Rule fait référence au roman de John Irving publié en 1985 qui a lancé une conversation publique autour du droit à l’avortement. Frye ose donc une comparaison entre le droit des femmes à ne pas subir de grossesses imposées avec le privilège des hommes autogynéphiles à se travestir sur leur lieu de travail. Un grand moment constitutionnel en perspective.
En ses propres mots, traduits un peu plus bas, il est évident que Philipe/Phyllis Randolph Frye se tenait en haute estime. Autogynéphile de combat, son parcours d’homme privilégié façonné par l’autorité et le militarisme lui ont permis de bâtir une carrière sûre et respectée en viriarcat, et d’obtenir ainsi la plus haute sécurité financière et les plus grands bénéfices politiques et sociaux qui en découlent. C’est pourquoi il a pu si bien défendre ses désirs paraphiles jusqu’à les rendre légitimes, c’est-à-dire, les faire inscrire dans le droit. Son fantasme sexuel, le moteur autour duquel il organisera progressivement sa vie entière, c’est l’idée qu’il est une femme.
En France, nous avons plusieurs personnalités de cette trempe en « versions Wish », des hommes de pouvoir, à la fois politique, économique et médiatique. Étant donné qu’ils sont procédurier et puissants, et qu’ils ont recours aux procédures-bâillons contre les femmes qui disent ce qu’ils sont, je ne peux les nommer ici. C’est le pouvoir politique des hommes de faire taire les femmes qui dénoncent leurs manipulations. Petits indices : l’un pense que le comble du bonheur est de porter une robe, l’autre éprouve de l’excitation sexuelle à l’idée d’enfiler des bas de contention. Grands classiques de l’autogynéphilie. Randolph est également un cas d’école — tels que « Martine » Rothblatt, « Jennifer » Prisker, « Susan » Striker — de l’homme hétérosexuel paraphile au sens clinique (paraphiliac disorder) atteint de fétichisme de travestissement dit « autogynéphilie transvestique ».
Il s’agit du type d’autogynéphilie le plus courant et par lequel les hommes sont sexuellement excités à l’idée de porter des vêtements culturellement associés aux femmes et à la féminité. C’est pourquoi il est très important pour Frye d’être autorisé à porter des vêtements stéréotypiquement féminins dans le cadre de sa profession au barreau. Je vous laisse enchaîner sur le jeu de mots. Vous pouvez trouver de nombreuses vignettes et « mèmes » sur les réseaux sociaux, faits par de jeunes AGP, et figurant un personnage qui enfile une robe et qui entre soudain en érection.
Les hommes comme Randolph et les jeunes générations qui bénéficient des retombées du lobbyisme de leurs aînés riches, puissants et respectés, sont plus encore enclins à mépriser les femmes, à bafouer leurs droits et à voler leurs opportunités. Les institutions abreuvées du lobbying de ces hommes sont de leur côté (ex. le nageur William Lia Thomas ci-dessous). Les institutions ont toujours été du côté du pouvoir et de l’argent.
Vu de loin, cela n’a rien de surprenant puisque que ce phénomène ne prend pas place dans une culture insulaire isolée ni sur une autre planète, mais dans notre culture viriarcale avec sa forte hiérarchie sociosexuelle centrée autour des hommes.
De plus près, cela se traduit par une prévalence de paraphilies — au sens clinique toujours — masculines en civilisation industrielle patriarcale, que ce soit en Occident, en Inde ou en Asie. Selon le DSM-5, 3% des hommes avoueraient leur fétichisme de travestissement. Blanchard a toutefois montré dans ses travaux que peu d’hommes transidentifiés avouaient leur fétichisme, et qu’une grande partie mentait tandis que les autres ne voulaient pas reconnaître leur propre condition. L'autogynéphilie est la « perversion qui préférerait vraiment qu’on ne dise pas son nom. ». Je fais un usage détourné de la formulation d'Alice Dreger « un “amour” [nos guillemets] qui préférerait vraiment qu’on ne dise pas son nom. » Dreger a ensuite instrumentalisé de manière incompréhensible les conditions intersexes, en faveur du transactivisme, et en dépit du fait qu'elle dénonçait auparavant les autogynéphiles transactivistes notoires qui ont tenté de briser la carrière du « sexologue » Michael J. Bailey, auteur de The Man Who Would Be Queen, dont l’AGP universitaire âgé et « respecté » McCloskey, qui a récemment fait un « débat » avec la professeur K. Stock et dont nous parlerons prochainement. Indice, tandis que la Pr. Stock employait les pronoms féminins et respectait la lubie de cet homme, celui-ci s’adressait à elle en lui disant « My dear », en la coupant sans arrêt et en essayant de lui mexpliquer la philosophie et la métaphysique. La Pr. Stock est une professeure de philosophie.
Que leurs mensonges soient volontaires ou non, le résultat restait le même : parmi l’échantillon de population d’hommes transidentifiés hétérosexuels auxquels Blanchard fit écouter un récit très idiot, ne recelant aucun érotisme particulier (sauf pour l’autogynéphile), tel que « vous vous asseyez au bord du lit et vous enfilez lentement vos bas, puis vous allez devant le miroir et procédez à appliquer votre rouge à lèvres… », la majorité commençait à entrer en érection. Aussi, il ne faut pas s’attendre à ce que les hommes autogynéphiles d’âge moyen dont la pratique du travestissement augmente jusqu’au point où ils prennent la décision de « vivre en tant que (stéréotypes sexistes de) femmes » avouent leur paraphilie.
Il est à parier que ces 3 % sont en réalité largement sous-estimés, à la manière dont seuls 22 à 35 % des hommes avouent avoir commis au moins une agression sexuelle sur au moins une femme. Quoi qu’il en soit, 3 hommes sur 100, c’est énorme. Et c’est probablement bien plus encore. Imaginez 5 %. Juste 5 hommes sur 100. Vous connaissez probablement un homme autogynéphile. Peut-être en êtes-vous un. Peut-être faites-vous partie de ces hommes en colère qui procèdent à signaler chacun de mes posts traitant du sujet sur FB, peut-être avez-vous contribué à faire sauter mon compte TT qui informait sur l’autogynéphilie transvestique. Vous êtes un homme, avec un trouble psychosexuel. Un trouble psychosexuel, ce n’est pas une identité. Pas plus qu’anorexique ou pédophile n’en serait.
Voici la manière dont Philipe/Phyllis justifie son « droit » à être considéré comme une femme :
« Je présente ici une liste de tout ce que j’ai accompli tout en essayant d’être un homme, dans le but premier de détruire les stéréotypes. [Disons-le tout de suite : l’exercice est raté]. Mon parcours comprend mon appartenance aux scouts Eagles, chez lesquels je fus détenteur de la récompense Dieu & La Nation (« Holder of the God & Country Awards ») et Chef patrouilleur sénior, membre de la Fraternité de l’Ordre de la Flèche (Order of the Arrow), et assistant-Maître scout junior. Au Lycée Thomas Jefferson à San Antonio [un lycée historique avec sa propre unité d’officiers de réserve des forces armées des États-Unis], j’étais dans le chœur A Capella, je faisais partie de l’équipe d’édition du livre de l’année (yearbook), dans l’équipe de théâtre, assigné deux fois dans l’équipe de tir, j’ai été Commandant ROTC (Reserve Officers' Training Corps) et j'ai obtenu d’excellents résultats en tant qu’étudiant (« A » student). À L’université du Texas M&N, j’étais dans le Corps des Cadets, la fanfare des Cadets et j’ai obtenu un BS en Génie civil et un MS en Génie mécanique tout en ayant décroché 4 bourses et une subvention. Je suis un vétéran et j’ai été honorablement déchargé comme 1er lieutenant de l’US Army en 1972. J’ai obtenu une licence, toujours valide, d’ingénierie professionnelle en 1975. »
Nous venons d’assister à tout un étalage de privilège masculin dont a bénéficié un homme probablement né dans une famille conservatrice aisée. L’exercice auquel il vient de se prêter est un concours de bite. Il nous montre sa longue et grosse bite virile. Cet homme a toujours souscrit et souscrit toujours au moment où il écrit ces mots à la culture viriarcale et ne procède jamais à sa critique. Cet homme a eu toute l’attention que les institutions masculines accordent aux garçons et aux jeunes hommes dans un parcours sans faille. Il s’agit d’institutions financées par les contribuables des deux sexes, mais dont la part du lion est redistribuée pour les structures et projets destinés à l’éducation et les loisirs des garçons et des hommes.
Il s’agit de la reproduction du pouvoir. Pour une photographie actuelle de l’état du monde sur ce sujet, lire Femmes Invisibles de Caroline Criado Perez. Spoiler : non, ce n'est pas mieux aujourd’hui et ça n’était certainement pas mieux hier.
« Comme le montrent mes accomplissements susmentionnés, je ne suis pas devenu une femme parce que je n’avais pas l’étoffe d’un homme. J’ai rencontré beaucoup de succès en tant qu’homme, mais cela ne suffisait pas à détromper l’inexprimable sentiment viscéral de qui j’étais vraiment. »
Phillipe/Phyllis nous dit ici que son pénis était assez gros pour la validation de ses pairs en viriarcat et qu’il a vécu une vie d’homme bien remplie. Il nous dit ce qu’il pense des hommes et des femmes : que les hommes qui n’ont pas son parcours viril ne sont pas de vrais hommes, ce sont des non-hommes. Au point que ces hommes ratés puissent envisager de devenir des femmes, quoi que cela veuille dire.
Les femmes sont clairement pour lui des êtres inférieurs, soumis, subalternes. Cela fait partie de ses fantasmes : féminisation forcée, sissification sont monnaie courante parmi les autogynéphiles. Lui, nous dit-il, n’est pas une lavette, et c’est pourquoi il peut mettre une perruque et être pris au sérieux. D’ailleurs, le fait qu’il ait choisi de vivre « en tant que femme », c’est bien la preuve qu’il est un vrai mâle. Et c’est justement pour cela qu’il peut décider de n’en faire que selon ses désirs sexuels. Il est en sécurité, sa carrière est intouchable.
Aussi, il va procéder à chercher à détruire méthodiquement la signification du mot « sexe » dans les lois de manière à légitimer ses désirs sexuels, dut-il rouler sur les femmes qui luttaient encore pour faire entendre leurs besoins et leurs différences sexuées liées à leur corps féminin dans ce monde qui les méprisent et les ignore — hormis lorsqu’il s’agit de les exploiter sexuellement, pour leurs fonctions reproductives, pour leur travail domestique non rémunéré ou par toutes les manières dont la société exploite les femmes au bénéfice de tous les hommes.
Voilà qui est cet homme. Il n’est pas un modèle de justicier social, il n’est pas une figure de proue d’un grand mouvement de libération. Il n’est qu’un homme privilégié qui œuvre à ce que ses troubles psychosexuels deviennent des lois sans se soucier le moins du monde de piétiner la moitié de la population pour ce faire. Cet homme est détestable, un homme puissant comme un autre en patriarcat. Les hommes puissants d’une société oppressive ne sont pas de bonnes personnes.