Vitesse de lecture
×
Partager le post
Partager le post à l'heure actuelle
0:00
/
0:00

UNE VRAIE FEMELLE TRANS BIOLOGIQUE ?

C’était il y a un peu plus d’un an, début juillet 2022, sur le plateau d’une émission états-unienne très regardée. L’invraisemblable baratin de Veronica Ivy (né Rhys McKinnon) — un homme de plus d’1,80 m et 80 kg, qui se dit femme, et qui a remporté plusieurs compétitions de cyclisme réservées à des femmes —, comprend un grand nombre de sophismes. En voici quelques-uns.

1. D’abord, si « le sport est un droit humain », il faut bien voir que personne ne tente d’interdire la pratique du sport à qui que ce soit. La question qui se pose est « dans quelle catégorie les hommes qui se disent femmes devraient-ils concourir » ? Pas « les hommes qui se disent femmes ont-ils le droit de faire du sport ? ».

2. Ivy invoque n’importe comment le racisme et les intersexuations, une tactique classique des militants trans qui espèrent ainsi convaincre leur public en l’embrouillant. Les problématiques auxquelles sont confrontées les personnes intersexuées ne sont pas celles qui touchent les soi-disant « femmes trans ». Le transgenrisme n’implique pas l’intersexuation. Le phénomène de l’intersexuation (le fait de naître avec un désordre du développement sexuel, ou DSD) est une chose. Le transgenrisme en est une autre. Le racisme, encore une autre. La conception de la « féminité » qu’auraient les « femmes blanches », quoi qu’il puisse vouloir désigner par là, n’a rien à voir avec le schmilblick. Les hommes ne sont pas des femmes. Les mâles ne sont pas des femelles. L’argument qu’il tente de formuler n’a aucun sens.

3. Ivy prétend être une femelle parce que ses documents d’identité disent qu’il est une femelle (aux États-Unis, ces documents n’indiquent pas femme ou homme mais mâle ou femelle ; contrairement à chez nous, ils emploient souvent mâle et femelle pour désigner respectivement les hommes et les femmes). Mais ce qu’indiquent des papiers d’identité et la réalité sont deux choses différentes. Les idéologues trans, qui affectionnent tant de voir partout des « constructions sociales », devraient le savoir. Depuis qu’il est possible de faire changer la mention du sexe à l’état civil, celle-ci n’est plus qu’une « fiction juridique » — c’est-à-dire qu’elle ne représente pas forcément la réalité. Dans la réalité, Ivy est un mâle adulte de l’espèce humaine : un homme.

4. Ivy prétend qu’il n’existe aucune étude sur les différences physiques entre les athlètes « femmes transgenres » et les athlètes femmes. Et aussi que les « femmes transgenres » ne possèdent sans doute aucun avantage physique par rapport aux vraies femmes. C’est faux. Deux articles de synthèse ont été publiés dans les deux principales revues de médecine sportive au monde — Sports Medicine et le British Journal of Sports Medicine —, qui concluent que toutes les preuves actuelles démontrent que l'avantage athlétique des mâles n'est que très peu réduit même après trois ans de suppression de la testostérone. Celui publié dans la revue Sports Medicine, qui est l'article le plus consulté de l'histoire de la revue, conclut que « les données actuelles montrent que l'avantage biologique, notamment en termes de masse et de force musculaires, conféré par la puberté masculine et dont jouissent la plupart des femmes transgenres n'est que très peu réduit lorsque la testostérone est supprimée conformément aux directives sportives actuelles pour les athlètes transgenres ».

Comme le note un spécialiste : « La différence de force entre les hommes et les femmes est considérable. À entraînement égal, les hommes possèdent une force de préhension 57 % supérieure, 65% de force en plus dans les jambes, 90% en plus dans le haut du corps, et une puissance de frappe 162 % supérieure. Pour réaliser l’importance de ces chiffres, rappelons que les hommes ne mesurent que 7 % de plus que les femmes, alors qu'au niveau de la population, nous pouvons facilement constater des différences de taille considérables. Des pourcentages situés entre 50-160 % sont donc immenses et se recoupent beaucoup moins entre les sexes.

Mais qu'en est-il des femmes transgenres qui suppriment leur testostérone ? Conservent-ils un avantage ? Oui. Au départ, en fonction du sport, les hommes possèdent un avantage de 10 à 50 % par rapport à une femme également entraînée. Pour les femmes transgenres qui suppriment leur testostérone, les paramètres de masse musculaire et de force (la principale source de leur avantage) ne diminuent que de 2 à 12 %, même sur une période de deux ans. Ce qui est loin d'éliminer les avantages musculo-squelettiques.

On pourrait rétorquer : “Même si les femmes transgenres possèdent un avantage, cet avantage n'est pas pertinent parce que nous autorisons toutes sortes d'avantages compétitifs dans le sport réservé aux femmes.” Mais cela reviendrait à comparer des pommes et des oranges. Les catégories sportives servent à distinguer et à récompenser des capacités exceptionnelles au sein de groupes d’individus similaires. Même si nous séparions le sport par catégories de taille ou de poids uniquement, les hommes continueraient à dominer. Pourquoi ? Parce que le fait d'être un homme renforce considérablement presque tous les aspects physiologiques de la performance sportive, même toutes choses égales par ailleurs. Par exemple, en haltérophilie, un homme soulèvera 30 % de plus qu'une femme de même poids et de même taille ayant suivi le même entraînement. Ainsi, permettre aux hommes de participer à des compétitions sportives réservées aux femmes ne reviendrait pas à récompenser les capacités exceptionnelles des femmes, mais à récompenser des hommes. »

Un autre remarque : « Le fait que certaines femmes sont plus grandes ou plus fortes que d'autres est considéré comme juste parce qu'il s'agit d'une variation au sein d'une catégorie donnée. Tous les boxeurs d'une certaine catégorie de poids n'ont pas la même taille ou la même envergure, mais ces dispositions sont considérées comme suffisamment équitables pour les besoins du sport, car le principal facteur prédictif de victoire dans un combat — le poids du corps — est pris en compte. »

5. Ivy prétend que le fait que des « femmes trans » n’aient pas (encore) remporté de médaille d’or aux JO ou de tournois sportifs mondiaux suggère qu’il n’y a pas d’avantage physique. C’est idiot. Si, effectivement, le règlement des JO autorise l’inscription des « femmes transgenres » dans la catégorie des femmes depuis 2004, sous certaines conditions, dans d’autres sport, d’autres compétitions, les choses sont différentes. Mais surtout, ce qu’il faut bien voir, c’est que c’est seulement au cours des dernières années que le mouvement trans a explosé. Et qu’incidemment, au cours des dernières années, le nombre d’hommes (se disant femmes) qui remportent des compétitions réservées aux femmes a lui aussi explosé (voir le site shewon.org qui les référence). Avec des occurrences lors de Jeux olympiques. Nulle raison ni besoin d’attendre que toutes les épreuves sportives réservées aux femmes soient remportées par des hommes pour agir.

6. Dans ce labyrinthe d’absurdités, Ivy, cependant, a raison sur un point. À partir du moment où l’on accepte l’idée selon laquelle « les femmes trans sont des femmes », il est insensé de vouloir empêcher ces soi-disant « femmes trans » de s’inscrire dans les catégories sportives réservées aux femmes. Le problème fondamental réside dans cette idée selon laquelle « les femmes trans sont des femmes ». Quel est le sens du mot « femme » dans cette expression ? Si « les femmes trans sont des femmes », qu’est-ce qu’une femme ? Si des mâles adultes de l’espèce humaine sont des femmes, qu’est-ce qu’une femme ? Est une femme toute personne qui se dit femme ? Absurde, cela revient à prétendre quelque chose comme « est un enfant toute personne qui dit être un enfant », ou « est noire toute personne qui se dit noire », ou « est un pingouin toute personne qui se dit pingouin ». Une autre idée, officiellement défendue par beaucoup, y compris par des organisations gouvernementales, c’est que les femmes sont toutes les personnes dotées d’une « identité de genre » de femme, c’est-à-dire toutes les personnes qui ont une affinité pour les stéréotypes associés aux femmes dans notre société (et peu importe que pour qu’il y ait des stéréotypes associés aux femmes, il faut que « femme » désigne quelque chose d’autre que l’adhésion à ces stéréotypes, autrement tout ça n’a aucun sens). Une telle définition (est une femme quiconque aime la danse, les robes, le maquillage, les talons hauts, le rose, cuisiner, être docile, etc.) serait aussi absurde que sexiste (elle signifierait que toutes les femmes qui rejettent les stéréotypes sexistes et infériorisant que la société patriarcale associe à la femme ne sont pas des femmes).

En vérité, le terme « femme » — aussi bien dans le dictionnaire que dans le langage du quotidien de la plupart des gens — désigne les femelles humaines adultes. Il s'agit de sa seule définition logique et non-sexiste. Alors que les soi-disant « femmes trans » sont des hommes, des « êtres humains mâles et adultes ». Or les mâles humains adultes ne sont aucune sorte ou catégorie de femelles humaines adultes — c’est-à-dire de femmes. Les mâles humains adultes ne sont pas des femelles humaines adultes, ces deux catégories sont mutuellement exclusives. L’expression « femme trans » n’a donc aucune cohérence. Elle relève à la fois de l’absurde et de l’imposture. Donc non, les « femmes trans » ne sont pas des femmes. Mais des hommes. Et les hommes n’ont rien à faire dans les compétitions sportives réservées aux femmes. Simple.

Pour aller plus loin : https://www.partage-le.com/.../les-differences-physiques.../

Perspectives cubi(s)tes
Auteurs
Nicolas Casaux