Une mère concernée m’a envoyé sa traduction de l’article en trois parties How to deprogram a ROGD teen, avec la permission the The Glinner Update. J’y ai inséré des liens en français.
*ROGD : « Dysphorie de genre » à apparition rapide, terme décrivant sous-type de « dysphorie de genre » causée par l’influence des pairs et la contagion sociale. Il s’agit d’un terme descriptif et non d’un diagnostic clinique.
J’écris ce guide dans l’espoir qu’il aidera les parents d’adolescent·es ROGD. Je vois de nombreux cas dans lesquels les parents sont très mal conseillés, mais la plupart du temps, ils ne reçoivent pas de conseil du tout. Ma conviction est que l’idéologie du genre va bien au-delà de la contagion sociale et que son fonctionnement est celui d’une secte. Ma fille adolescente s’est identifiée comme trans pendant trois ans, mais dès que j’ai réalisé que c’était une secte, j’ai eu recours aux techniques de déconditionnement et j’ai réussi à l’en sortir. […] Je suis une mère ordinaire, je n’ai rien d’exceptionnel et n’importe quel parent peut faire ce que j’ai fait. J’ai sauvé ma fille sans avoir à déménager ni à la scolariser à la maison et je l’ai fait malgré les menaces de professionnels hostiles qui encouragent et célèbrent les identités trans contre toute raison et toute pensée critique.
Il existe deux approches principales pour un enfant qui se dit « trans » : l’approche affirmative et l’approche de l’attente vigilante.
l’approche affirmative vous sera présentée par les professionnels médicaux comme le seul traitement [souvent accompagné de la question manipulatrice « préférez-vous une fille trans vivante ou un fils mort ? »]. Cela signifie être d’accord avec l’autodiagnostic d’un enfant sans poser de questions, en ignorant tout facteur explicatif tel que l’autisme [les mauvais traitements, le bullying à l’école, l’homophobie, la misogynie, les violences sexuelles, etc.], et cela implique de mettre rapidement les adolescents ROGD sur la voie des hormones et de la chirurgie. Pour plus de lecture à ce sujet, consultez le rapport provisoire du docteur Cass sur le service d’identité de genre des enfants et adolescents (clinique Tavistock).
L’attente vigilante est ce que préconisent les thérapeutes responsables, mais cela implique de rester neutre sur la question de savoir si votre enfant est « vraiment trans ». Je pense que l’attente vigilante est acceptable si votre enfant ne fait que flirter avec l’idée d’être « trans » et si cette phase ne détruit pas sa vie et celle de sa famille.
Ma fille se détruisait sous mes yeux et sa vie s’était effondrée. L’impact sur notre famille a été dévastateur et nous ne faisions face qu’en nous isolant de la personnalité colérique et haineuse qui habitait alors notre fille. Elle prévoyait une fugue, je l’ai découvert plus tard et la pression de facteurs extérieurs m’a obligée à agir fermement pour la sauver.
Voici comment tout ceci a commencé, une histoire familière pour beaucoup
Sinead a un sévère trouble déficitaire de l’attention (TDA) et se rend au CAMH [Centre for Addiction and Mental Health] local pour une ordonnance de Ritaline. Elle est également sur le spectre de l’autisme. À l’âge de 11 ans, elle a subi plusieurs agressions sexuelles par un ami. Sa meilleure amie l’a initiée au concept de « genre » et dès l’âge de douze ans, toutes les filles de son entourage étaient soit non binaires, soit trans. Je crois que tous ces facteurs l’ont rendue sensible à la secte du genre. Il se trouve qu’elle est également lesbienne, mais dans son cas, je ne pense pas que cela ait été un facteur contributif majeur, contrairement à sa meilleure amie qui est une lesbienne Butch et pleine de dégoût de soi, d’homophobie intériorisée et de misogynie. [Heu. Allo ? Sa meilleure amie lesbienne Butch manifeste de l’homophobie et de la misogynie intériorisées se traduisant par un dégoût de soi : évidemment que cela a impacté Sinead sur la manière dont elle se percevait !]
Les premiers signes négatifs sont apparus lorsque Sinead avait 12 ans et qu’elle est devenue malheureuse, en retrait et colérique, quasiment du jour au lendemain. Elle s’est dite « non binaire », puis « trans » à 13 ans et demi après s’être d’abord auto-diagnostiquée avec tout ce qui a dû lui passer sous les yeux, du trouble borderline (trouble de la personnalité borderline) au TDI (trouble dissociatif de l’identité). Elle s’automutilait et avait perdu tout intérêt pour l’école ou sa famille. Le Covid n’a pas aidé : les confinements lui ont permis de passer des heures sur Internet alors qu’elle était censée participer à l’école à distance. J’ai découvert plus tard que des influenceurs comme Jammie Dodger et Noah Finnce l’endoctrinaient dans la secte trans et qu’elle parlait également à des enfants comme elle sur Discord. Le Covid avait fait de moi une geôlière contrôlante, afin d’essayer de lui faire faire ses devoirs et fouillant sa chambre à la recherche de lames pour s’assurer qu’elle ne se tailladait pas. Elle me détestait parce que je n’étais pas d’accord avec sa transidentité et elle me l’a dit de nombreuses fois. Je la détestais aussi à ce stade, car je ne reconnaissais même pas la personne qu’elle était devenue.
Quand elle venait me parler d’elle-même, c’était pour me soumettre à des diatribes énervées sur le fait qu’elle avait toujours été un garçon et qu’elle détestait les robes, etc. J’ai aisément réfuté cette histoire inventée et je n’ai jamais été d’accord avec elle sur le fait qu’elle était trans. Cependant, parce qu’elle semblait vraiment devenir folle de stress, toute la famille a commencé à utiliser ses pronoms et « ses prénoms » de garçon à la maison. Je dis « ses prénoms » parce qu’elle en a adopté plusieurs avant de se fixer sur le dernier, ridicule, que nous appellerons « Xavier » [ce n’est pas le nom choisi, mais la mère ne veut pas exposer sa fille]. Elle me traitait de transphobe et me disait que je ne comprenais rien. J’étais étrangement réticente à faire des recherches et je pense maintenant avoir compris pourquoi. Tout d’abord, j’avais peur que des recherches matérialise ce cauchemar et j’étais horrifiée à ce qui arrivait à notre famille heureuse [sans compter les violences sexuelles, etc. Comment une telle-chose a-t-elle pu passer inaperçue aux yeux des parents ? C’est le principe d’une société viriarcale et misogyne]. Deuxièmement, j’avais peur que les recherches me disent qu’elle était « effectivement trans » [quoi que cela veuille dire] et que je ne pouvais rien y faire.
Les choses ont dégénéré après une série de rencontres avec des CAMH au sujet de son autisme. Des pressions ont été exercées sur moi et mon mari pour « affirmer » Sinead dans sa nouvelle identité et ses dossiers médicaux ont été changés avec son nouveau prénom sans notre permission. Je me sentais également menacée d’être considérée comme maltraitante si je ne pliais pas. Je sentais que les CAMH n’attendaient qu’une excuse pour rendre la vie très difficile à notre famille si nous n’ « affirmions pas » Sinead. Mais les psychologues ont poussé trop fort, et m’ont sommé de faire des recherches sur Internet.
L’une des premières choses sur lesquelles je suis tombée, c’est l’étude de Lisa Littman qui documente le phénomène de contagion sociale chez les adolescentes aux identités trans ; ensuite, j’ai lu le rapport rédigé par le cabinet d’avocats Dentons qui se lit comme un manuel sur la façon de déployer cette nouvelle religion à travers l’Europe. J’ai ensuite commandé le livre Dommages irréversibles (en français) d’Abigail Schrier. En quelques heures, j’ai réalisé que je découvrais une secte. Sinead a à peu près coché toutes les cases sur les facteurs de risque d’être enrôlée dans une secte. Je pense que l’abus sexuel était le facteur le plus important et je venais de le découvrir lors de la dernière réunion avec les CAMH.
Je ne suis pas sûre d’avoir réalisé l’ampleur du phénomène de l’identité de genre à cette époque, mais je pense que je n’ai jamais vraiment cru à toute cette affaire « trans » en premier lieu. J’avais une vague idée que le cerveau des « personnes trans » pouvait être différent [ce qui est faux] et bien sûr j’ai été légèrement influencée par toutes les histoires diffusées dans les médias. En revanche, j’avais observé le groupe d’ami·es de ma fille et toutes leurs discussions sur les trans et les demi-garçons, les agenres, les asexuels (aces), les non-binaires, etc. Cela ressemblait fortement à une phase bê-bête d’adolescence, et j’espérais qu’elles et ils s’en sortiraient. J’étais plus préoccupée par l’automutilation, l’autisme, l’anxiété et la détresse mentale évidente de Sinead.
L’idéologie du genre est une secte
Alors, comment ai-je réalisé si rapidement que l’idéologie du genre était une secte ? Il se trouve que c’était un domaine qui m’intéressait, et j’avais sur mes étagères un vieux livre de poche sur les sectes avec un chapitre sur le déconditionnement que j’avais lu avec un intérêt particulier. Les sectes sont de drôles de phénomènes. Elles détestent et craignent toutes les autres sectes et idéologies, mais elles ont toutes certains traits en commun. Sinead avait été endoctrinée sur Internet et, dans une moindre mesure, par ses pairs. L’idéologie du genre tirait désormais les ficelles. Elle n’était qu’une marionnette faisant ce qu’on lui disait et rien ni personne n’allait l’aider. Je l’avais tristement constaté devant les comportements déplorables des professionnel·les du CAMH (et plus tard par mon médecin généraliste et les psychologues lors de l’évaluation de l’autisme).
La plupart des gens sautent sur le fait qu’il n’y a pas de leader dans l’idéologie du genre et aucune motivation d’argent flagrante [nooon, aucune], alors comment cette idéologie pourrait-elle constituer une secte ? Mais ils oublient un point. Ce qui fait d’une secte une secte, c’est le niveau de contrôle exercé sur une personne. Une personne correctement soumise à un lavage de cerveau n’a pas de libre arbitre. Les enfants ROGD sont contrôlés par la peur. Peur du monde transphobe où on leur dit que des personnes trans sont tuées et maltraitées chaque jour [lien en français]. Peur d’eux-mêmes lorsqu’on leur dit qu’ils présentent un risque élevé de suicide [lien en français] et que s’ils repoussent leur transition d’une manière ou d’une autre, ils et elles se suicideront. Ils et elles craignent également d’être rejeté·es par leurs pairs s’iels disent quoi que ce soit de « transphobe ». On leur apprend à se méfier de/et à craindre leurs parents qui sont transphobes, arriérés et dangereux, et on les décourage de toute interaction avec eux. Un enfant trans est coaché en ligne et on lui dit quoi dire, quels vêtements porter, comment se comporter et parler. Un tout nouveau langage est employé par les initiés et le langage est déformé pour s’adapter aux sens nouveaux de la communauté trans.
Autre point à propos des sectes : la façon dont elles contrôlent comment un membre de la secte doit penser. La pensée critique est interdite, et des « clichés qui mettent fin à la réflexion »[1] comme « Les femmes trans sont des femmes » sont déployés pour remettre la pensée sur les rails. Tout doute ou contradiction sont strictement interdits et qualifiés de « transphobie intériorisée ». On dit aux enfants que s’ils se demandent s’ils sont trans, alors bien sûr ils sont trans parce que les personnes « cis » n’ont pas ces pensées.
Les enfants sont encouragés à ruminer sans fin sur leur identité de genre et leur dysphorie tout comme la prière ou la méditation agissent dans d’autres cultes pour arrêter la pensée critique. Il leur est interdit d’écouter ou de regarder quoi que ce soit de « transphobe ». Par exemple, on leur dira que JK Rowling les déteste et veut leur mort, mais ils ne liront jamais réellement ce qu’elle a écrit. Au lieu de cela, ils s’appuieront sur des articles approuvés qui expliquent pourquoi elle est aussi « transphobe ».
Vous pouvez faire des recherches plus approfondies vous-même : Arty Morty donne une très bonne analyse et comparaison avec la Scientologie.
Je vais citer la chaîne YouTube d’Arty Morty à plusieurs reprises parce que l’on y trouve de bonnes explications, concises, sur le fonctionnement de l’idéologie du genre. Vous gagnerez beaucoup de temps en regardant ses vidéos et en prenant des notes qui vous seront utiles plus tard.
Deuxième et troisième parties à paraître prochainement.
[1] Forme de langage destinée à apaiser la dissonance cognitive. « Ce terme, inventé au début des années 1960 par le psychologue Robert Jay Lifton, "décrit une expression courante, facilement mémorisée et répétée, destinée à mettre fin au questionnement, à la pensée indépendante ou à l’analyse", explique Montell. » https://www.bbc.com/afrique/monde-58653576