« Comment tout ceci a commencé, et comment cela continue. En dépit de tout ce qui se passe, les femmes ne se tairont pas. Je suis solidaire avec mes sœurs d’Auckland.»
Le militantisme trans apparaît enfin aux yeux de plus en plus de personnes pour ce qu’il est : un mouvement avant tout misogyne et violent, mené par des hommes abuseurs et agresseurs de femmes. Il ne s’agit pas de défendre les quelconques « droits » de personnes qui s’identifient à la transidentité, que ce soit par paraphilie ou par imitation sexuelle pour attirer des partenaires d’un côté, ou pour fuir l’image de soi que la culture nous fait haïr et tenter d’échapper à la misogynie de l’autre.
Les personnes qui s’identifient à ce mouvement identitaire on déjà les mêmes droits que tout le monde, plus des privilèges : le remboursement de médicaments et de procédures chirurgicales barbares aux résultats maintenant remis en question et basés sur des études biaisées et prosélytes aujourd’hui dénoncées.
Il s’agit d’un mouvement réactionnaire et fondamentalement patri/viriarcal pour deux raisons : son programme politique est poussé par le capitalisme prédatoriel de l’industrie médicale et de la tech, ses soldats sont des hommes, transidentifiés ou non, extrêmement violents et qui haïssent les femmes. Les hommes ont toujours cherché à faire taire les femmes qui réfléchissent ensemble et à faire interdire les rassemblements de femmes sans la supervision des hommes, à les empêcher de s’organiser et de développer une conscience de leur oppression.
Parce que la subordination des femmes n’a absolument rien de naturel, elle doit être constamment renforcée et maintenue par les forces physiques, économiques, politiques et culturelles. Les femmes qui se rassemblent et ne seront pas directement sous la portée de la menace physique masculine seront cyberharcelées, vilipendées et ridiculisées. Les hommes feront tout ce qui est en leur possible pour les décrédibiliser et montrer aux plus jeunes femmes ce qui les attend, l’ostracisme et la violence, si elles osent écouter les « sorcières ».
Prenez l’exemple de Mumsnet en UK : à la base, ce forum n’était pas un espace racinaire où se seraient spontanément réunies les jeunes mères, c’était un espace marketing venu d’en haut, créé par les grosses entreprises pour faire la publicité de leurs produits destinés aux jeunes mamans « avec leur cerveau fris aux hormones ». Les mères l’ont entièrement détourné. Des mères d’ado, d’enfants moins jeunes s’y sont rendues, un échange intergénérationnel a eu lieu entre les jeunes femmes et les femmes plus matures. Une conscience politique féministe s’est élevée pour devenir le bastion britannique de résistance à la haine anti-femmes du transactivisme et du masculinisme classique. Ces femmes n’allaient pas laisser les hommes effacer les expériences incroyables et les horreurs qu’elles avaient vécues dans leur corps féminin, parce qu’elles sont des femmes. Elles ne laisseraient pas des hommes malades chercher à les faire taire sur les expériences de leur vie en tant que femelles de l’espèce humaine, aux prises d’une organisation sociale masculo-centrée.
Aujourd’hui, Mumsnet est considéré par les médias à la fois comme une fosse infernale de conservatrices nazies très dangereuses et de femmes idiotes avec leur « cerveau de grossesse » : tout est fait pour les discréditer avant tout aux yeux des autres femmes, afin que celles-ci ne veuillent pas être associées et assimilées à ces engeances du diable ou aux « mamans idiotes ». C’est ainsi que fonctionne le patri/viriarcat.
Son but et de toujours séparer les femmes, les empêcher de se regrouper et de parler entre elles de leurs expériences. Les hommes ont peur des rassemblements de femmes sans supervision. Ils ont peur que les femmes se mettent à s’organiser politiquement pour conquérir leur libération. Ils ont peur qu’elles cessent de travailler gratuitement. Ils ont peur qu’elles cessent de servir les intérêts des hommes.
Le Malleus Maleficarum considérait que tout rassemblement de femmes était à la faveur du diable, qu’entre elles, les femmes, faibles créatures aux langues déliées en l’absence de contrôle masculin, parlaient la langue du malin.
Ce qui se passe aujourd’hui n’est pas différent. Ce qui s’est passé pour toutes les générations n’est jamais différent. Les hommes ont toujours œuvré activement à empêcher les femmes de prendre conscience de leur oppression, et ils ont toujours cherché à récupérer à leurs bénéfices les prises de conscience féministes, en les neutralisant et en re-présentant aux jeunes femmes en devenir la pensée de leurs aînées, rendue inoffensive, et « cool » au service des intérêts masculins. Hier, c’était le lib-féminisme, aujourd’hui, c’est le féminisme « inclusif » : Sex work is work. Transwomen are women.
« Sucer des bites quand tu n’en as pas envie, c’est prendre le contrôle de la narration, c’est sexe-positif et c'est empouvoirant. » ; « Te dissocier de tes instincts et brouiller tes réactions au plaisir et à la douleur, c’est preuve de ton intelligence. Bon sang, ce que tu es sexy quand tu grimaces de douleur. » Au lieu de la libération sexuelle voulue par leurs aînées pour une sexualité orgasmique centrée sur le plaisir féminin et le réinvestissement masculin de leur propre sexe, qu’ils utilisent comme une arme mécanique, tristes éjaculateurs sans jouissance, la propagande revend aux filles leur subordination comme étant la voie de leur libération. Les hommes refusent de lâcher le contrôle, ils ont bien trop peur de ce qu’ils trouveront. Principalement, le vide existentiel et la véritable misère sexuelle au fondement de leur culture pornographique de brutalisation des femmes.
Les jeunes femmes voient la manière dont les hommes et la société traitent les « sorcières » et ne veulent pas s’identifier à ces perdantes, elles préfèrent être les filles cool, celles qui se laissent étrangler pendant le sexe, pour faire plaisir à leur copain malade du porno. Se battre est quelque chose de trop difficile, mieux vaut jouer le jeu, peut-être qu’elles seront épargnées, peut-être qu’elles pourront vivre une vie satisfaisante, moyennant quelques compromissions de leur intégrité physique : cela ne peut pas être si mauvais puisqu’elles l’ont choisi. C’est un choix, non ? Avoir mal au cul, plutôt que d’être ostracisées, menacées, violentées, isolées. Bien sûr que c’est un choix !
Les violences masculines qui se sont déroulées aux évènements #LetWomenSpeak font partie du gaslighting sociétal à l’égard des femmes. Ils veulent leur faire croire que si elles ne se soumettent pas, elles le paieront très cher. Lorsqu’en réalité, c’est en se soumettant qu’elles ne cessent jamais de payer, de leur vie, de leur sang et des vies des générations futures de filles et des femmes.
Pour aller plus loin, découvrez le livre récemment sorti de Victoria Smith, Hags, The demonization of middle-aged women (« Les vieilles peaux : la démonisation des femmes d’âge moyen »). J’en présenterai quelques extraits traduits à l’occasion.