« La théorie queer à la loupe : Judith Butler et Paul B. Preciado »
Extrait du chapitre 5 de Nul ne naît dans le mauvais corps
Pour celles et ceux qui souhaiteraient se frotter en environnement contrôlé aux élucubrations de fameuses théoriciennes queer, je vous présente une traduction discutée d’extraits du chapitre 5 du livre de José Errasti et Marino Pérez Alvarez, Nadie nace en un cuerpo quivocado (« Nul ne naît dans le mauvais corps »). Je pensais naïvement que Marino Perez Alvarez était une femme, parce que l’Espagne regorge d’un vivier de féministes radicales et de philosophes féministes d’envergure (citées dans l’extrait) et au fils de ma lecture, j’ai rencontré des indulgences conceptuelles surprenantes et des postions de neutralité complaisantes que l’on retrouve habituellement chez les messieurs qui se targuent d’être féministologues. Ainsi, ai-je vite été détrompée, et c’est pourquoi cette traduction est discutée, et non pas seulement commentée.
Études postcoloniales et études féminines
L'objectif fondamental de la philosophie postmoderne est de s'engager dans une forme de déconstruction qui expose la manière dont le langage et le pouvoir ont produit une société patriarcale et oppressive. Cette philosophie se traduit en une variété de champs d’études spécifiques : études postcoloniales, littéraires, culturelles, des femmes, de genre, sur la race, le handicap ou encore sur les gros (de gordos), entre autres. Parmi ces champs d’études, les études queers mettent tout particulièrement en application la perspective postmoderne. Les autres études intègrent également d'autres perspectives, telles que la critique littéraire, la théorie critique de l’école de Frankfort, la théorie marxiste, l'anthropologie culturelle, la psychanalyse et l’inévitable Foucault. Les études postcoloniales et les études des femmes constituent le support sur lequel s’est assemblé l’arsenal queer. Alors que les études postcoloniales fournissent le modèle de décolonisation de l'hétérosexualité qui est à la base du genrisme, les études des femmes proposent une relation singulière de connivences et de divergences entre féminisme et genrisme.
Les études postcoloniales émergent dans les années 70 sous l'impulsion d'auteurs originaires d'anciennes colonies, notamment le Palestinien Edward Said, l'Indienne Gayatri Spivak et son compatriote Homi Bhabha, connus sous le nom de « Sainte Trinité » des études postcoloniales. Ils se caractérisent par leur remise en cause de la primauté politique, culturelle et morale de la civilisation occidentale, ainsi que la manière dont les pratiques discursives telles que la littérature, les études scientifiques et les enseignements scolaires vont présenter le monde non occidental. Cette remise en question de la primauté occidentale débouche sur la responsabilisation de « l’homme blanc » en tant que coupable de l'exploitation et de l'oppression des colonies, des peuples, des races et des cultures, ainsi que des injustices sociales aux échelles mondiales et locales. « L'homme blanc » est le modèle qui va céder la place à « l’homme blanc hétérosexuel » en tant que colonisateur par le biais du patriarcat et de l'hétérosexualité normative de tout ce qui a trait au sexe, au genre et au transgenrisme, et en particulier à l'oppression des femmes et de toutes les minorités non hétéronormatives.
Concernant les personnes trans, Paul B. Preciado parle constamment de « l'esprit européen patriarcal-colonial » (personnifié par Freud et Lacan), de « psychiatrie hétéropatriarcale et coloniale », ainsi que de la décolonisation attenante. Iel fait ici référence à la « décolonisation » qu'iel a lui-même entreprise lorsqu'iel déclare « si je n’avais pas opté pour ma déviance sexuelle face à votre santé sexuelle, je n’aurais jamais pu m’échapper… ou pour être plus précis, me décoloniser [1] ».
[Il est étrange de considérer que le fait de se conformer aux stéréotypes de la masculinité, pour une femme, soit une « déviance sexuelle », car il n’y a justement pas l’aspect à proprement parler de l’excitation sexuelle liée au fait d’imaginer être un homme. Être sexuellement excitée à l’idée d’aller rencontrer des femmes « en tant qu’homme », parce que l’on est une femme attirée par les femmes, n’est pas l’équivalent féminin de l’autogynéphilie. Les hommes (généralement hétérosexuels) qui se travestissent parce que le fait d’enfiler une robe ou une paire de bas, dans leur fantasme éveillé, va les transformer en femme, entrent en érection et parfois éjaculent en s’accoutrant. Il s’agit d’une paraphile et non d’une excitation sexuelle liée au fait d’aller rencontrer des partenaires de même sexe en imitant le sexe opposé, anticipant ainsi un jeu de séduction et des relations sexuelles. L’« autogynéphilie de travestissement » est une paraphilie sexuelle autocentrée, une inversion de l’identité de la cible érotique. Lorsque Preciado parle de sa « déviance sexuelle », iel parle du fait d’être un être humain de sexe féminin qui se présente comme étant un homme, et qui dit être effectivement un homme (ou ni homme ni femme). Iel parle en réalité de sa non-conformité aux stéréotypes misogynes imposés aux femmes, et ce faisant, essentialise ces stéréotypes comme s’ils étaient un caractère naturel du sexe à part entière, dont iel « dévierait », au lieu d’être une construction culturelle liée aux « rôles socio-sexuels » (qui sont également artefacts culturels).]
Iel fait également référence à la décolonisation dans ses recommandations à la psychanalyse, à l’occasion de son discours à Paris devant trois mille cinq cents psychanalystes en 2019, et lorsqu'iel les exhorte à cesser de « travailler avec l’ancienne épistémologie de la différence sexuelle [qui] légitime de facto le régime patriarco-colonial qui la sous-tend » et à s’ouvrir « à un processus de critique politique de ses discours et de ses pratiques. » Ce qui « implique de commencer un processus de dépatriarcalisation, de déshétérosexualisation et de décolonisation de la psychanalyse[2]. »
En général, il est question de décoloniser l'hétérosexualité normative, qui semble constituer « l'axe du mal [3]».
Les études sur les femmes ne peuvent être comprises à la même échelle que les autres champs de recherches. Alors que d'autres études se réfèrent à des groupes et à des collectifs, tant masculins que féminins, dont certaines caractéristiques les rendent victimes d'oppression — généralement de la part de l'homme blanc hétérosexuel [et noir, et latino, et arabe, et parfois homo (commercialisation du ventre des femmes) l’exploitation et la violence masculine n’ont pas de couleur] — les femmes représentent la moitié de l'humanité, et non un simple collectif ou un simple groupe. Bien que le féminisme soit à l'origine de /et soutienne de nombreux autres mouvements, à commencer par le mouvement transgenre, tous les féminismes ne s'identifient pas au transgenrisme.
[Le féminisme n’est pas à l’origine du mouvement trans. Les hommes hétérosexuels travestis le sont, ainsi que les médecins et chirurgiens qui les ont aidé à réaliser leurs fantasmes. Le mouvement transgenre est une affaire d’hommes. Ensuite, il n’y a qu’un seul féminisme. Les « féminismes adjectivés » sont des mouvements qui servent in fine les intérêts sexuels et reproductifs des hommes. Les « aménagements » du patriarcat que proposent les divers pseudo-féminismes (dont l’autorisation de l’exploitation sexuelle et reproductive) ne menacent en rien la structure hiérarchique patriar-capitaliste de la société, tout comme le transgenrisme, qui ne fait que la renforcer.]
Par exemple, le transféminisme [c’est-à-dire le masculinisme des hommes qui veulent coloniser les espaces des femmes] présuppose qu’une « femme transgenre » né de sexe masculin serait une femme comme les autres, quelle que soit sa « condition biologique » [quel que soit son sexe] — pénis, prostate, conditions médicales, etc. Le « transféminisme » est parfois qualifié de « féminisme émotionnel subjectiviste » en raison de sa nature désignant « l'identité ressentie » comme critère définissant et définitif.
[Le transféminisme est au féminisme ce que les « femmes trans » sont aux femmes. C’est-à-dire, des revendications sexuelles faites par des hommes pour des hommes.]
Le féminisme politique, quant à lui, ne part pas du principe que l'auto-identification au genre [stéréotype socio-sexuel] féminin fait d'un homme une femme. Il s'agit d'un féminisme souvent appelé de manière péjorative « féminisme institutionnel » [sacrée inversion, les institutions ne nous soutiennent pas, contrairement au militantisme trans qui reçoit tous leurs supports] et aussi « féminisme radical trans-exclusif » (d'où le terme très utilisé de TERF, qui signifie « Trans-Exclusionary Radical Feminist », féministe radicale trans-exclusive) [alors qu’il s’agit d’exclure les hommes, les mâles de l’espèce humaine, des espaces et droits sexo-spécifiques des femmes, et non pas d’exclure les femmes transidentifiées, qui sont des femelles de l’espèce humaine, peu importe leurs croyances religieuses ou leur identité astrosexuelle.] L'objection du féminisme politique au transgenrisme est qu’il néglige la domination [masculine] en tant que problématique universelle et question politique à part entière au profit de problématiques de groupe et de collectifs en termes de « diversité » et « d'identité ressentie ». Selon la philosophe féministe Alicia Miyares : « Il est nécessaire de rappeler une fois de plus que les femmes ne sont ni un collectif ni une minorité sociale, ce pour quoi appliquer des catégories de « diversité » ou d'« identité » aux femmes en tant que groupe social, ne permet non seulement pas de rendre visible les problèmes et besoins spécifiques des femmes, mais constitue en plus de cela une véritable menace pour leurs droits[4]. Ainsi, selon la philosophe féministe María Binetti, « nous nous retrouvons aujourd'hui avec un post-féminisme sans femmes, de travestis et de transmasculinités, où nous devenons tous des personnes transgenres, plus ou moins féminisées, hormonées, déconstruites, postmodernes et infiniment retranchés selon notre sens du soi individuel : c’est ce qui prévaut lorsque le garde-fou des garanties universelles vole en éclats au profit du relativisme individualiste du libre marché et de la libre circulation »[5]. La philosophe féministe Amelia Valcárcel, qui soutient un féminisme basé sur le concept de l'individu dans la tradition libérale des Lumières européennes, va dans ce même sens[6]. Judith Butler et Paul B. Preciado sont les papes de cette confusion du sexe et du genre, ainsi que de la confrontation qui a lieu entre le féminisme politique et le « transféminisme » ou le genrisme. [Et cela est d’autant plus triste qu’il s’agit de femmes. Mais il ne peut que s’agir de femmes : les dominants mettent en valeur les bourrelles qui leur servent d’intermédiaire dans l’asservissement des femmes, et peuvent ainsi dire « mais ce sont les femmes qui font ça aux autres femmes ! ».]
Butler et la performativité histrionique
Judith Butler est la grande star des campus universitaires américains, professeure au département de littérature comparée et d'études des femmes de l'université de Californie à Berkeley et docteure honoris causa de nombreuses universités à travers le monde. Son livre Trouble dans le genre, publié en 1990, a fait date pour le féminisme [en signant sa destruction, certes], la théorie queer et la promotion de pratiques sexuelles [masculines, pédophilie y compris] dissidentes. Son livre Ces corps qui comptent: De la matérialité et des limites discursives du sexe, publié en 1993, est également digne d'intérêt, ainsi que ses articles dans des revues spécialisées. Son approche est basée sur le post-structuralisme et son comparse le post-modernisme, avec des influences de la phénoménologie et de la psychanalyse selon l’emploi particulier qu’elle en fait.
Les écrits de Butler ont la réputation bien méritée d'être difficiles à lire, voire inintelligibles. Comme le dit Douglas Murray, il est parfois « pratiquement impossible de savoir quel est vraiment le discours tenu, on peut dire tout et son contraire et c’est ainsi que des arguments exceptionnellement malhonnêtes sont avancés sous couvert de complexité », de sorte qu'il est « difficile de distinguer les propos sincères des propos satiriques[7] ». Mónica Cano Abadía raconte qu'elle a pleuré amèrement lorsque, étudiante en philosophie, elle essaya de lire Trouble dans le genre.[8] Une universitaire d’envergure telle que Martha Nussbaum traite également de cette difficulté, qualifiant Butler de « professeure de parodie » et soulignant la sophistication de son discours.[9] Pour sa part, Camille Paglia affirme que Butler prétend être une philosophe alors que ses connaissances en philosophie ne sont pas reconnues : « Elle a commencé une carrière en philosophie, l'a abandonnée, et les critiques littéraires l'ont prise pour une grande philosophe. Mais n’a-t-elle jamais fait la moindre exploration scientifique ? Elle rejette la biologie et affirme que le genre est entièrement construit par la société : mais où sont ses lectures, ses études ? Ce ne sont que des jeux, des jeux de mots, et son travail est complètement pernicieux, c’est une impasse totale »[10]. Ce n'est pas une coïncidence si Butler a remporté en 1999 le prix de la « plus mauvaise écriture » décerné par le magazine Philosophy and Literature[11].
Butler applique le constructivisme postmoderne du genre au sexe, de sorte que le sexe serait également une émanation de la même construction sociale du genre. À cet égard, elle introduit le concept de performativité, un modèle performatif — théâtral — parodique du genre et, par un rapide tour de passe-passe, du sexe. Son objectif est de déstabiliser, de dénaturaliser et de subvertir les identités sexuelles « mâle » et « femelle » — ce qu'elle appelle la « métaphysique du sexe » — et donc, l'hétérosexualité reproductive et la normativité obligatoire, selon les expressions courantes.
[Mâle et femelle ne sont pas des « identités sexuelles », mais des réalités biologiques. Le « comportement sexuel » n’est pas non plus une « identité sexuelle ». Il ne viendrait à personne de dire des comportements sexuels des animaux (tel que « le rat monte la ratte ») qu’ils sont normatifs. Un éléphant monte une éléphante, pourtant, la structure sociale du groupe est matriarcale, ce sont les éléphantes qui conduisent le groupe. Le mâle de la hyène monte la hyène, pourtant il ne domine pas dans le groupe social des hyènes, loin de là. Il a existé et existe encore des sociétés humaines de chasse-cueillette strictement égalitaire (où les vieilles femmes ont un bonus autorité en plus), il a existé et existe encore des sociétés horticulturales ou agraires matrilocales et égalitaires (bonus autorité aux anciennes encore une fois). Le pénis va dans la vulve, ou la vulve circlut le pénis, pour la reproduction de l’espèce. Insupportable normativité. Le pénis ne pouvait-il pas aller dans l’oreille ? La narine n’aurait-elle pas pu circlure le pénis ? Que ne sommes-nous parthénogénétiques ? Le pénis et la vulve. Quelle oppressante normativité ! Les femelles bonobos se frottent le clitoris, pour le plaisir, pour le lien social, et n’en font pas toute une histoire. Pense-t-on qu’elles ont réfléchi à l’oppressante normativité de la reproduction sexuée lorsqu’elles le font ? Bon sang. Grandissez.
Toute cette confusion a trait au fait que les « philosophes » ne sont pas fichus de distinguer entre sexe, comportement sexuel et rôle socio-sexuel. C’est-à-dire qu’ils en sont toujours au bon vieil essentialisme aristotélicien. Ils se sont contentés de touiller un peu dedans. ]
Il s'agit en fait d'un projet politique bien plus que d'une recherche systématique, qu'elle soit philosophique, théorique ou scientifique. Le sexe binaire [la réalité matérielle, qu’elle vous plaise ou non] et l'hétérosexualité sont subverties selon une conception particulière de la performativité, où la parodie supplante toute autre réalité, et selon un usage particulier de la phénoménologie, de la psychanalyse et de la biologie.
La performativité est le concept clé et le plus influent de Butler, selon lequel le genre [le « rôle social qu’il est attendu que nous endossions en fonction de notre sexe »], mais aussi le sexe, seraient en réalité des actes, des gestes et des performances réalisés selon des conditionnements culturels qui nous paraîtraient naturels, comme s'ils exprimaient une essence préalable [infusée en nous]. Comme elle le dit dans Troubles dans le genre :
De tels actes, gestes et accomplissements [enactments], au sens le plus général, sont performatifs, par quoi il faut comprendre que l’essence ou l’identité qu’ils sont censés refléter sont des fabrications, élaborées et soutenues par des signes corporels et d’autres moyens discursifs. Dire que le corps genré est performatif veut dire qu’il n’a pas de statut ontologique indépendamment des différents actes qui constituent sa réalité. Si cette réalité est constituée comme une essence intérieure, cela implique que cette intériorité est précisément l’un des effets d’un discours fondamentalement social et public, de la régulation publique du fantasme par la politique de la surface du corps, du contrôle des frontières du genre entre intérieur et extérieur ; c’est ainsi que cette intériorité institue l’« intégrité » du sujet. En d’autres termes, les actes, les gestes, les désirs exprimés et réalisés créent l’illusion d’un noyau interne et organisateur du genre, une illusion maintenue par le discours afin de réguler la sexualité dans le cadre obligatoire de l’hétérosexualité reproductive[12].
Selon Butler, il n'existerait pas de base naturelle ni biologique du sexe qui justifie la normativité du genre [eh bien, non. Le sexe est une réalité physique, la reproduction sexuée également. La hiérarchie socio-sexuelle du genre n’est pas un universel des sociétés humaines, seulement des sociétés patriarcales, les plus violentes, colonisatrices, destructrices, lesquelles convertissent tout sur leur passage cela dit] ou la binarité sexuelle [qui est de fait une réalité matérielle]. Tout serait construit et performatif et contingent, de sorte que les choses pourraient aussi bien être tout autre.
[Comme la reproduction sexuée par le pénis dans l’oreille et la parthénogenèse ? Autant Butler raconte n’importe quoi en niant toute réalité matérielle (et en prétendant ensuite ne pas la nier, mais dire tout et son contraire est le propre du charlatanisme intellectuel), autant nos auteurs semblent dire que la hiérarchie socio-sexuelle des organisations sociales humaines patriarcales ont une base naturelle et sont ainsi inévitables, ce que l’anthropologie et l’ethnologie (dont Sarah Blaffer Hrdy, Heide Gottner Abendroth, Chris Knight et de nombreux·es autres sur les sociétés de chasse-cueillette à retour immédiat, ainsi que l’histoire des femmes (dont l'immense Gerda Lerner) ont prouvé être faux.
Encore une fois, ni le sexe, ni le comportement sexuel ne sont déterminants de la manière dont une société humaine ou animale va s'organiser socio-sexuellement. Le seul invariable de toutes les sociétés animales ou humaines, le seul universel de toute organisation sociale de créatures sexuées, c’est une division plus ou moins marquée des travaux, des tâches et des rôles sociaux, en fonction du sexe. Et cette division n’implique en rien une hiérarchie entre les deux. Que les femmes aient la faculté de créer la vie lorsque les hommes ne servent pas à grand-chose en la matière constitue une réalité matérielle inextricable. Que les femmes soient opprimées à cause de cela est une construction sociale propre à un type d’organisation sociale humaine, la pire selon moi et de nombreuses autres, étant donné qu’elle détruit la diversité des autres organisations humaines et non-humaines, le vivant en général, la planète, et qu’elle produit un maximum de souffrances.
[1] Je suis un monstre qui vous parle p.21 Grasset
[2] Je suis un monstre qui vous parle, p 60,,Grasset
[3] Carmen Romero Bachiller, Silvia García Dauder, y Carlos Bargueiras Martínez, Grupo de Trabajo Queer (eds.), El eje del mal es heterosexual. Figuraciones, movimientos y prácticas feministas queer, Traficantes de Sueños, Madrid, 2005.
[4] Alicia Miyares, Distopías patriarcales. Análisis feminista del «generismo queer», p. 150, Cátedra, Barcelona, 2021.
[5] María Binetti, «La queerización posfeminista: del constructivismo trans/genérico a la eliminación de las mujeres», La Aljaba, 23 (2019), pp. 59-79.
[6] Amelia Valcárcel, Ahora, Feminismo: Cuestiones candentes y frentes abiertos, Cátedra, Barcelona, 2019.
[7] The Madness of Crowds: Gender, Race and Identity
[8] « J'ai pleuré amèrement [...] et j'ai été envahie par un sentiment de frustration parce que je pensais que je ne serais jamais capable de comprendre la philosophie ». Quinze ans plus tard, en 2021, Monica a écrit un livre de vulgarisation : Judith Butler. Performatividad y vulnerabilidad, p. 9, Shackleton Books, Barcelona (Judith Butler. Performativité et vulnérabilité).
[9] Martha Nussbaum, « The Professor of Parody. The hip defeatism of Judith Butler», The New Republic, 22 (1999), pp. 37-45, <https://newrepublic.com/article/150687/professor-parody>.
[10] « An interview with Camille Paglia », Bookslut, abril de 2015, <http://www.bookslut.com/features/2005_04_005030.php>.
[11] Le paragraphe gagnant étant le suivant : « Le passage d'un récit structuraliste dans lequel le capital est compris comme structurant les relations sociales de manière relativement homologue à une vision de l'hégémonie dans laquelle les relations de pouvoir sont sujettes à la répétition, à la convergence et à la réarticulation a introduit la question de la temporalité dans la réflexion sur la structure, et a marqué le passage d'une forme de théorie althussérienne qui prend les totalités structurelles comme objets théoriques à une forme dans laquelle les idées sur la possibilité contingente de la structure inaugurent une conception renouvelée de l'hégémonie comme liée aux sites et stratégies contingents de la réarticulation du pouvoir. » Further Reflections on the Conversations of Our Time (« Réflexions supplémentaires sur les conversations de notre temps »), publié dans la revue académique Diacritics (1997).
[12] Partie 3, chapitre « De l’intériorité au genre performatif » emplacement 9.158 édition epub La Découverte/Poche