La rage narcissique autogynéphile dans les relations publiques, Partie I
De quels hommes parle-t-on ?
À gauche, Deirdre McCloskey, autogynéphile académique hautement respecté et très influent, meneur de l’effort coordonné pour briser la carrière de Michael J. Bailey, auteur de The man who would be Queen (« L’homme qui voulait être reine »), en train d’interrompre et de mexpliquer la philosophie à la professeure de philosophie Kathleen Stock (à droite) dans un débat fascinant d’absurdités présenté et sous-titré sur la chaine YT du Partage. Stock mérite une récompense pour sa patience.
Les hommes atteints de la paraphilie définie comme un trouble de l’inversion de l’identité de la cible érotique (IICE) dite « autogynéphile », c’est-à-dire, le fait pour un homme d’être sexuellement excité à l’idée de soi-même en tant que femme et vouloir devenir une femme, ont souvent d’autres paraphilies associées de l’ordre des IICE (il y en a trois principales, mais nul doute qu’il y en existe autant que d’objet de fétiche, vivant ou non[1]) ainsi que des troubles psychiques corrélatifs. Ces troubles dépendront de l’environnement social de l’homme, de la manière dont il a grandi et vécu la découverte de sa paraphilie, bien souvent incapable de la nommer lorsqu’il a grandi avant l’ère du tout Internet. Les conditions associées vont de la dépression aux traits caractéristiques du trouble de la personnalité narcissique. Je laisse la compassion aux sexologues masculins qui les étudient et qui se sont aisément identifiés aux souffrances et aux malheurs que vivent ces hommes (avant d’avoir fait les frais de la rage narcissique et de l’influence politique de certains). L’autogynéphilie peut isoler l’adolescent qui s’adonne aux compulsions qui la définissent, au moment de la puberté.
Tous ces hommes ont plus ou moins le même parcours : il « trouvent » ou « piquent » les sous-vêtements, collants, robes et autres vêtements associés aux stéréotypes de la féminité culturelle occidentale appartenant à leur(s) sœur(s) ou à leur mère, et ressentent le désir de les porter. Ce désir est sexuel, le fait de porter les vêtements (accessoires, maquillage ou tout à la fois) est sexuellement excitant pour eux, et ils vont souvent se masturber jusqu’à l’éjaculation. Certains ressentiront énormément de honte et auront une vie sociale insatisfaisante : l’autogynéphilie, dont la sexualité se traduit par le fait de se masturber dans des vêtements de femmes (travestissement), ou en s’imaginant avoir des organes de femmes (anatomique), ou encore en imaginant éprouver les fonctions physiologiques des femmes (uriner, menstruer, être enceinte…) est un trouble psychosexuel qui isole. L’adolescent, le jeune homme et l’homme ont des difficultés à nouer des relations romantiques profondes avec les femmes, bien que la majorité d'entre eux soient hétérosexuels. La paraphilie supplante l’orientation sexuelle, elle est de nature obsessionnelle. La cible érotique de l’autogynéphile, ce n’est pas sa partenaire sexuelle (ou son partenaire sexuel, même si l’AGP est hétérosexuel), c’est lui-même en tant qu’il s’imagine être une femme. Le ou la partenaire ne sont autre que des outils masturbatoires, des accessoires érotiques, des acteurs secondaires dont le premier mérite est de renforcer le fantasme qu’à l’autogynéphile d’être une femme (d’où le fait qu’un homme puisse servir cette fin, l’AGP peut-être pseudo-bisexuel). C’est pourquoi il leur est compliqué, voire impossible, de développer des relations émotionnelles saines – du moins, qu’il leur est encore plus compliqué de construire des relations émotionnelles stables que ça ne l’est pour les hommes hétérosexuels non paraphiles.
Les jeunes AGP d’aujourd’hui se fréquentent entre eux et forment ce qu’ils appellent des « polycules », soit, des groupes d’AGP reliés par leurs relations sexuelles et amoureuses. Je pense qu’aucune féministe ne verra aucun problème à l’idée que des hommes paraphiles se fréquentent romantiquement et sexuellement entre eux, pas plus qu’elles n’auraient de grief envers le phénomène des transmaxxers. Bien au contraire, les femmes ne se porteront que mieux du fait que des hommes sexuellement obsédés ou frustrés (les « incels » haïssent les femmes) s’indulgent et se rendent heureux les uns les autres. Mais qu’ils ne prétendent pas être des femmes en dehors de leurs nids sexuels. Qu’ils ne détruisent pas nos droits, qu’ils ne volent pas les places des femmes dans le sport en catégorie féminine et qu’ils ne menacent pas l’inscription du sexe réel dans la loi parce qu’ils veulent poursuivre leur jeu de rôle sexuel dans l’espace public.
En fonction du type d’autogynéphilie, certains hommes auront plus de difficultés que d’autres. Une part souhaitera à coup sûr la chirurgie (surtout pour les anatomiques et physiologiques), d’autres déploieront des trésors d’ingéniosité pour satisfaire leur paraphilie (l’exemple de « Cher » et de son homme-robot pénétrateur, dans The man who would be queen de M. J Bailey) tout en s’isolant socialement de plus en plus. Cela est surtout vrai pour les autogynéphiles anatomiques et physiologiques. Le type le plus commun — pour autant qu’une paraphilie puisse être « commune » — est l’autogynéphilie de travestissement. Les hommes qui en sont atteints parviennent à fonctionner normalement en société civile, et ce n’est pas nouveau. Ils ont toujours été nombreux. Dans la deuxième moitié du XXème siècle jusqu’à aujourd’hui, ces hommes se rassemblent en associations, en club, se travestissent le WE ou lors d’évènements, en dehors de leur pratique régulière chez eux, souvent à l’insu de leur femme et de leurs enfants. Ils créent des médias — magasines et journaux — destinés à leur paraphilie, des groupes de pression politiques et légaux. Voir la série d’articles « Origines du transgenrisme » sur le site du Partage.
Ce sont ces hommes qui nous intéressent, les autogynéphiles travestis d’âge moyen ou du troisième âge. Et non par fascination et identification, comme c’est souvent le cas des sexologues qui les ont étudiés les vingt-cinq dernières années, et dont le but était de trouver des moyens de réduire la souffrance des plus malheureux, mais parce que ces hommes sont des hommes comme les autres, et qu’avec le pouvoir, l’influence et l’impunité, ils cherchent à inscrire leurs désirs sexuels comme des réalités dans le droit et obliger quiconque — mais surtout les femmes — à participer à leur obsession sans déroger aux formes. Voir les divers portraits d’autogynéphiles travestis puissants réalisés dans la série Aux origines du transgenrisme ainsi que dans l’article Portrait d’autogynéphile. Ils veulent que nous les appelions « madame », que nous les considérions comme des femmes opprimées, que nous les accueillions dans nos espaces, que nous nous changions devant eux. Ils veulent être considérés comme des femmes partout, sur les listes électorales paritaires, dans le cadre de la discrimination positive compensatoire, lors des récompenses destinées à mettre en valeur les accomplissements des femmes. Ils veulent que nous nous adressions à eux en disant Madame Le Maire, Madame La Présidente, Madame La Présidente-Directrice Générale, Madame le médecin-chef des armées. Ces hommes ne sont pas des femmes opprimées. Ce sont des hommes qui bénéficient de tous les appuis dont peuvent bénéficier les hommes puissants en société viriarcale.
Aussi, dans un prochain article, je vais vous présenter ce qui se passe lorsque vous vous attaquez à la mythologie (mythomanie) que ces hommes ont développée pour rendre leur paraphilie family-friendly et ainsi convaincre l’opinion publique qu’ils étaient de courageuses victimes. Des victimes qui auraient toute leur vie lutté contre la terrible condition d’être né dans le mauvais corps. Hors, ils ne sont autres que des hommes dans des corps d’hommes, comme le rappelle le titre d’éponyme du médecin lui-même autogynéphile, Anne Lawrence (Men trapped in men’s bodies).
Si vous ne l’avez pas déjà fait, recherchez sur Internet qui est Shumirun Nessa.
[1] https://doi.org/10.1007/s10508-022-02482-6 , Archives of Sexual Behavior (2023) 52:479–481, M. J. Bailey. “En outre, certaines paraphilies, dont l'autogynéphilie, l'apotemnophilie (excitation sexuelle à l'idée d'être un amputé), l'autopédophilie (excitation sexuelle à l'idée d'être un enfant) et l'autoanthropomorphozoophilie (excitation sexuelle à l'idée d'être un animal de dessin animé) partagent une structure similaire - excitation sexuelle par le fantasme d'être un membre du type de personne ou de chose par lequel on est sexuellement attiré et vouloir devenir ce type de personne ou cette chose. L'idée que ces inversions d'identité de la cible érotique (Freund & Blanchard, 1993) partagent des causes fondamentales est certainement une hypothèse viable. Hsu et moi-même avons étudié cette question générale et nous sommes impatients de partager nos conclusions. » Les paraphilies qualifiables d’IICE ont une caractéristique nécessaire : l'attirance sexuelle doit être centrée sur la même cible érotique (ex : les femmes ou les enfants) à l’intérieur (être sexuellement excité à l’idée de soi en tant que femme ou à l’idée de soi en tant que « fille de 7 ans ») autant qu’à l’extérieur (l’homme est hétérosexuel, sexuellement attiré par les femmes ; l’homme est pédophile, sexuellement attiré par les fillettes).