L’homosexualité féminine, c’est transphobe
Selon le Comité de pilotage de la Pride de Marseille
Le Centre Evolutif Lilith, comme l’indiquent ses statuts officiels, « est une association non mixte, conviviale, culturelle, humaniste et militante ». Son objet est « de permettre aux lesbiennes de se rencontrer lors d’activités variées ; défendre les droits des lesbiennes et des femmes en général ; lutter contre la marchandisation du corps des femmes, toutes les discriminations et en particulier la lesbophobie, tous les intégrismes et tous les fascismes ; ouverte à toutes les femmes nées de sexe biologique féminin ».
En effet, il semble aujourd’hui nécessaire de rappeler que les femmes ont une existence réelle et autonome en dehors d’idées dans la tête des hommes, et qu’elles ont le droit de définir leurs limites ainsi que de choisir les personnes avec lesquelles elles veulent s’organiser politiquement. Les femmes ont le droit de refuser les individus de sexe masculin dans leurs espaces privés, politiques, affectifs, récréatifs, et de se rassembler entre femmes. Cela s’appelle la non-mixité choisie.
Quiconque possède une solide culture féministe militante en dehors d’Instagram et de Twitter sait que les bases de l’analyse féministe universelle reposent sur la reconnaissance de l’exploitation sexuelle et reproductive que les hommes ont menée et mènent encore sur les femmes, aujourd’hui comme hier, par la violence, les violences sexuelles, le contrôle coercitif, les lois, les institutions, les pratiques culturelles, etc., et même chez nous, où la lettre de la loi ne l’emporte toujours pas sur la pratique, et où la loi ne reflète pas suffisamment les besoins des femmes et des filles, où les femmes sont économiquement pénalisées parce qu’elles sont mères, ou les représentations culturelles de la féminité sont le fait d’hommes consommateurs de pornographie, acheteurs de violence sexuelle, etc., ceci n’étant pas une opinion, mais des faits très renseignés : lisez l’Enfer du décor, le rapport du sénat sur la pornographie, lisez le Coût de la virilité de Lucile Peytavin, lisez Femmes invisibles de Caroline Criado-Perez, lisez Le genre du capital de Céline Bessière et Sibylle Gollac, lisez Ventre à louer, ouvrage coordonné par Ana-Luana Stoicea-Deram et Marie-Josèphe Devillers, lisez le dossier Ni un travail ni du sexe, la prostitution est une violence [contre les femmes] du Mouvement du nid.
Lorsque les féministes dénoncent les violences masculines, elles sont accusées de misandrie (la misandrie agace les hommes, la misogynie tue les femmes), c’est-à-dire, accusées de haïr les hommes. Comment osent-elles leur rappeler tout le mal qu’ils font ? Lorsque les femmes dénoncent les religions patriarcales, toutes les religions patriarcales et leurs idéologies misogynes, les hommes les traitent d’islamophobes (insulte inclusive qui comprend manifestement l’ensemble des religions judéo-chrétiennes, doit-on finir par comprendre). Comment osent-elles leur rappeler que leurs idéologies représentent les femmes comme des créatures inférieures, prônent leur asservissement et mettent cet asservissement en œuvre ? Lorsque les femmes dénoncent le proxénétisme des hommes, la violence des putards et l’exploitation sexuelle des femmes vulnérables, les hommes les traitent de putophobes. Comment osent-elles leur rappeler qu’ils violent des femmes qui n’ont aucun désir sexuel pour eux, qui cherchent à pouvoir se nourrir, et qui sont dans cette situation en premier lieu parce qu’elles ont vécu des violences sexuelles infantiles, de l’inceste et autres violences masculines infligées aux filles et aux femmes ? Comment osent-elles leur rappeler qu’ils sont des violeurs ? Lorsque les femmes dénoncent l’exploitation reproductive et la commercialisation d’enfants, il leur est dit… Tiens, que leur dit-on ? Qu’elles sont capitalistophobe ? Restez avec moi, vous l’apprendrez bientôt.
Tous les anathèmes en phobes que je viens de citer, et qui répondent aux combats féministes, ont été jetés à la figure des lesbiennes du Centre Evolutif Lilith de Marseille. Même « raciste » s’y trouvait. Il ne manquait que l’accusation de forniquer avec le diable et l’accusation de pédocriminalité. Non, pardon, cette dernière ne peut constituer une accusation de la part des hommes qui cherchent à diffamer les féministes. L’auto-pédophilie, l’âge-play, les couches-culottes sont des choses qui excitent nombre de ces messieurs rangés sous le parapluie transgenre, bien commode, et qui abrite les proxénètes, les pornographes et autres adeptes de la culture du viol dans cette belle et grande communauté « queer » d’hommes hétérosexuels auto-pédo-zoo-gynéphiles (pas forcément dans cet ordre) qui n’a plus rien à voir avec les combats des personnes homosexuelles.
Mais le plus grand péché qu’ont commis ces lesbiennes, le blasphème impardonnable les vouant à la damnation éternelle par l’iDéité du genre, c’est leur croyance hérétique en la réalité matérielle du sexe. Quelle bande de vieilles bigotes, de penser (et ressentir) que l’attraction sexuelle est une attraction entre corps sexués, que l’orientation sexuelle est une question d’attraction physique, charnelle, de ce que dégage un corps sexué. N’en déplaise aux curés du genre et autres platoniciens décorporalisés (sauf bien sûr lorsqu’il s’agit de s’astiquer la nouille en s’imaginant être des « fâmes ») : les femmes existent réellement et ne sont pas des idées dans la tête des hommes, contrairement aux dieux misogynes et biophobes.
Les adeptes de la religion du genre refusent que les femmes soient une classe de sexe avec des droits politiques qui leur soient propres — et qui, jusqu’à présent, étaient garantis par la loi — tout en sachant parfaitement qu’elles sont une classe de sexe : celle qu’ils aimeraient pénétrer, dans tous les sens du terme. Les paraphilies sont, après tout, des stratégies sexuelles et reproductives. L’être humain est un animal, et ce ne sont pas certains militants trans-scientifiques, qui aiment à comparer l'appareil reproducteur humain à celui des poissons-clowns ou des sèches (les kleptogames par excellence), qui diraient le contraire.
Au CEL, les lesbiennes sont donc d’horribles transphobes. Et parce qu’elles sont abolitionnistes de la prostitution (comme la loi française, bien que sabotée par l’absence de moyens pour l’appliquer) et dénoncent les hommes qui achètent et vendent des femmes, ce sont d’horribles putophobes. Et parce qu’elles dénoncent l’exploitation du corps des femmes et la commercialisation d’enfants à l’œuvre dans la GPA (toujours illégale en France), elles sont… contre les enfants issus de la GPA. Tout à fait. De méchantes femmes contre les petits enfants. Elles les découpent et les font bouillir dans leur chaudron. Vite, reformons l'Inquisition. L'inqueersition.
Noémie Pillas, la coordinatrice du Centre LGBTQIA+ Marseille et co-présidente de Fierté Marseille Organisation aux côtés de Philippe Amidieu, réprimande donc le CEL pour ne pas vouloir aller à l’encontre de la loi française en refusant de soutenir l’exploitation sexuelle et reproductive des femmes au travers du proxénétisme et de la GPA :
« Nous attirons votre attention sur les revendications pour les droits des travailleurs·euses du sexe, des personnes trans et des enfants issus de la GPA. En effet, il est indispensable pour nous que l’ensemble des associations partagent l’ensemble des revendications ou qu’elles acceptent au moins d’y être associées. »
Notez comment le proxénétisme devient « le travail du sexe », les hommes hétérosexuels deviennent « des personnes trans » et l’exploitation des corps des femmes pour la reproduction et la vente d’enfants deviennent les « enfants issus de la GPA ».
La co-présidente de Fierté Marseille Organisation prétend également avoir « pu observer les nombreuses publications ouvertement transphobes de votre page facebook ». Sachant que le simple fait de dire que le sexe existe et que les lesbiennes n’ont pas de pénis est transphobe (peut-être bien que le seul fait que les femmes du CEL respirent est considéré comme transphobe), cette nouvelle diffamation peut-être balayée d’un revers de main. Mais qu’en était-il vraiment ?
Lors de leur conférence WDI du 4 juillet 2021, les femmes du CEL ont expliqué avoir été bouleversées de perdre le soutien des institutions, de voir pratiquement tout le monde leur tourner le dos, d’être traitées d’affreuses transphobes simplement parce qu'elles pensent que l'homosexualité a un sens, que le sexe signifie le sexe, etc., de voir que l’ensemble de la société, les partis politiques de gauche et la totalité des médias français de gauche et modérés (ça n’a pas bien changé) abandonnaient les lesbiennes et les femmes au profit des caprices d’hommes hétérosexuels, d’acheteurs de violences sexuelles et d’exploiteurs de femmes promus au rang de « révolutionnaires » et « progressistes ». Un jour, l'administratrice de la page FB du CEL a vu un article de Valeurs actuelles intitulé « Le délire transgenre ». Moralement et mentalement épuisée de cette situation ubuesque, par consternation et colère contre l’injustice et le préjudice auxquels les femmes lesbiennes et féministes font face, elle a partagé l’article. Puis, elle l'a retiré parce qu’elle sait très bien que Valeurs Actuelles est un média de la droite dure, chrétienne, homophobe, anti-féministe et raciste qui les hait autant que ce que les militants trans les haïssent. Mais cela a suffi : la Queertapo a vu le post et a effectué une capture d’écran. Ce qui est devenu dans leur bouche « des posts transphobes quotidiens » et pire encore. Elles sont accusées « d’embrasser une idéologie raciste, sexiste et xénophobe ». Du pain béni pour ces curetons inquisiteurs des temps modernes.
Suite à une campagne de diffamation menée par le Collectif Rainbowshlag en deux étapes, une première fois en s’adressant à la Maison départementale de luttes contre les discriminations, résultant en une suppression des financements de la Mairie au CEL, et une seconde fois en une sorte de tribune destinée à une diffusion sur les RS et co-signée par de nombreuses associations proxénètes et/ou ouvertement pro-proxénétisme (telles que le STRASS, Acceptess Trans, Parapluie Asso Queer, Asso Bad Boys, ACAP - Anti Capitalisme Anti Patriarcat [ô, l’ironie]) et autres associations TQAGP+ (liste en annexe), le CEL a été entièrement ostracisé des évènements de la Ville. En revanche, la mairie de Marseille a accordé de larges subventions au STRASS. De mafia à mafia.
En même temps, les féministes n’ont pas leur place dans une célébration de l’exploitation patriarcale-capitaliste des corps des femmes menée par une bande d’hommes hétérosexuels paraphiles et violents. Mais c’est ce à quoi sont rendues les femmes homosexuelles et les femmes tout court. À la perte de leurs espaces non-mixtes et à l’impossibilité de se réunir officiellement sans la présente d’individus de sexe masculin. À observer dans l’impuissance les institutions être capturées par une religion patriarcale et misogyne comme toutes les autres avant elle.