Vous vous êtes peut-être déjà familiarisé·es avec le personnage de « Deirdre » McCloskey via le débat avec /contre l’ex-professeure de philosophie Kathleen Stock, qui rappelons-le, a démissionné de son poste suite à trois ans et demi de menaces et d’un harcèlement massif coordonné par la jeunesse endoctrinée dans le transactivisme sur son lieu de travail. Précisons tout de suite qu’avec son livre Material Girls, la Pr. Stock se montre très prudente et fait œuvre de nombreux compromis — sinon compromissions — à la validité des concepts de transsexualisme/transgenrisme. Elle ne vise qu’à réaffirmer l’importance de la réalité matérielle et de l’existence du sexe notamment en matière d’orientation sexuelle, de droits des femmes et de protection de l’enfance, probablement en vue d’une sorte de cohabitation légale qui prendrait en compte la réalité matérielle du sexe et la construction culturelle occidentale de la notion bancale d’identité de genre. Or, il est impossible de raisonnablement satisfaire les demandes du transactivisme. Nous reviendrons à Darth McCloskey un peu plus tard (lancez la vidéo, vous aurez instantanément la référence). Avant cela, il s’agit de comprendre précisément ce que masquent les demandes transactivistes (dont celles qu’émet McCloskey devant Stock), et de comprendre ainsi la raison pour laquelle ces demandes ne peuvent qu’être imposées au travers de la violence et des menaces, d’abord nominatives et ensuite de manière généralisée en aboutissant à une coercition institutionnelle sur l’ensemble de la société. Indice : non la vie des hommes qui se disent trans n’a jamais été en jeu. Le mythe du suicide fait justement partie de l’arsenal coercitif du discours transactiviste et n’est autre qu’un chantage émotionnel sociétal extrêmement dangereux, puisqu’il modèle et forme les représentations mentales des adolescent·es influençables qui se développent notamment en imitant, en reproduisant et parfois, en croyant se rebeller contre quelque chose. La manière dont l’idéologie de genre a été adoptée par les adolescent·es qui s’imaginent appartenir à un mouvement hautement transgressif, lorsqu’il s’agit aujourd’hui du mouvement le plus mainstream et le plus marketing qui soit, illustre l’ampleur de l’emprise des intérêts des « vieux hommes riches » sur les jeunes esprits.
Que la lumière soit.
Sous la perspective solipsiste de l’idéalisme représentatif ou du simple nominalisme, tout ce qui compte, dans l’idéologie trans, est ce qui est discursivement construit (construit dans et par le discours). Si je dis que je peux marcher dans le vide, alors, je ne vais pas tomber lorsque mes pas me porteront au-delà de la falaise et j’exige que vous marchiez à mes côtés. Il s’agit d’une pensée extrêmement immature, une pensée adolescente de toute-puissance, telles les visions « transhumanistes » de « Martine Rothblatt. Toute idée dans la tête de ces hommes, aussi fantasmagorique et farfelue soit-elle, doit être faite loi. Leurs désirs les plus fous doivent instamment devenir des réalités par le pouvoir du nominalisme. Si je dis que quelque chose est, alors quelque chose doit être. Dieu dit « que la lumière soit », et la lumière fut. Ce n’est qu’au travers des lois, et donc, de la normativité, que leurs fantasmes immatures vont pouvoir se « jouer ». Des fantasmes tels que « l’être humain est un mammifère qui peut changer de sexe » ou encore « il existe plus de deux sexes dans la nature », avec toutes les confusions sciemment entretenues entre les deux sexes et les types de reproductions qui existent dans la nature.
Au risque de me répéter, non, nous ne sommes pas des champignons, même si vous avez l’impression que votre esprit fusionne avec les réseaux mycorhiziens et que vos perceptions sont décuplées après avoir consommé des psilocybes et regardé un épisode de The last of us. Les fantasmes exubérants deviennent ainsi des fictions sociales, des scénarii culturels qui sont performés au travers des « conventions sociales ». Le discours n’a pas le pouvoir de matérialiser ni de rendre réel quelque chose qui n’existe pas, il ne peut que contraindre les gens à faire « comme si » et à se comporter en jouant selon les règles édictées. C’est le principe même du constructivisme social et des constructions sociales : un curé est une construction sociale (à l’origine, le fantasme exubérant typiquement masculin d’être créateur de la vie. C’est l’origine du complexe de l’envie d’utérus). Les croyants font « comme si » il avait été investi de pouvoirs surnaturels spécifiques, lui prêtant un lien privilégié avec Dieu. « Curé » réfère dès lors à une relation normative (socialement construite, un « jeu ») entre un artefact culturel (« Dieu ») et une personne réelle. Parce qu’une partie de la société accorde une légitimité à certaines constructions sociales (Dieu existe, la transmission apostolique existe et investit les curés de pouvoir magiques), alors une autre partie de la société se retrouve obligée d’assister à tout un tas de performances culturelles de prétention (« faire comme si »), par exemple, à l’occasion de baptêmes, de communions, de « liens sacrés du mariage », et dans certains cas, une partie de la population sera forcée de prendre part et de « faire comme si » tout ce théâtre fictionnel était réel.
La République, la « chose publique », a été séparée de l’Église, permettant à celles qui ne veulent pas prétendre et « faire comme si » d’exercer la liberté d’esprit et de représentation. Pour qu’il soit possible de faire société en tenant compte des illusions, des croyances et des désirs de chacun, aussi absurdes et déconnectés de la réalité matérielle soient-ils, nous avons séparé les sphères publiques des sphères spirituelles, qu’elles soient d’ordre religieux, d’ordre pseudo-scientifiques ou un jeu de rôle grandeur nature (« LARPS ») sans frontière, dont les règles et les manuels ont été concoctés par des hommes adeptes des jeux de rôles érotiques avec trop de temps libre et de moyens sur les bras. Aujourd’hui, le transactivisme fait exploser la séparation entre République et intérêts communautaires en nous ramenant des siècles en arrière.
Rien n’existe en dehors de leurs désirs
L’idée que le monde n’existe pas s’il n’y a pas un homme pour le percevoir est foncièrement immature. Ce n’est rien d’autre que du suprémacisme humain. L’homme (le mâle de l’espèce humaine), cette créature extraordinaire séparée de quelques échelons ontologiques de la vulgaire nature et qui transcende sa condition de mammifère. Ou pas. Qu’existe-t-il en dehors des constructions culturelles socio-sexuelles par lesquelles toutes les sociétés humaines ayant existé et existantes se sont toujours organisées ? Il n'existe que deux sexes (dont 0,018 % d'individu·es atteint·es de troubles du développement sexuel), trois orientations sexuelles (dont des individus atteints de paraphilies) et une infinité de comportements sexuels. Nous pourrions dire au moins autant que d’individu·es. Mais contrairement à ce que cette culture d’égomaniaques voudrait faire croire, nul n’est à ce point flocon de neige. Deux sexes, trois orientations sexuelles et presque autant de comportements sexuels, des plus communs au plus étranges, qu’il existe d’individu·es. Et c’est tout.
Ce que va créer le discours normatif, dans chaque culture, c’est une variété limitée de rôles socio-sexuels reconnus par convention, et qui vont tenter d’organiser les sexes, les orientations sexuelles et les comportements sexuels. En occident, tous les hommes (homo, hétéro ou bisexuels) qui essaient d’imiter les caractéristiques sexuelles femelles (et/ou les caractéristiques socio-sexuelles de la « féminité culturelle ») par la modification de leur anatomie ou en adoptant les conventions liées au rôle socio-sexuel imposé aux femmes, ont été considérés comme des « transsexuels », et maintenant comme des « transgenres ». Dans d’autres cultures, ils sont des « non-hommes », dans d’autres encore, ils sont « ni-femmes ni hommes » et dans chaque culture, ils ont des fonctions socio-sexuelles spéciales. Certains seront considérés comme sacrés, d’autres comme étant des aberrations à éliminer. En occident, ils sont considérés comme des opprimés devant lesquels toute réalité doit être abdiquée.
Le genre n’existe pas. Le genre ne veut rien dire. Le genre n’a pas de référent. Le genre n’était qu’un synonyme poli pour signifier le « sexe » dans la bonne société. Arrêtez de parler de genre, même lorsque vous l’entendez sous la perspective de l’analyse féministe comme un système hiérarchique de bi-catégorisation entre les sexes. Est-ce que cette hiérarchie bi-catégorique peut varier en fonction des cultures ? Est-ce que n’importe quel des deux sexes peut se trouver au-dessus de l’autre, où s’agit-il toujours, lorsqu’il y a une hiérarchie, du sexe masculin au-dessus du sexe féminin ? Cette tentative de rationalisation d’artefact culturel (le « rôle sociosexuel » en tant que « genre ») va jusqu’à masquer, aujourd'hui, la réalité des comportements systémiques masculins qu’elle était censée expliquer. Le genre n’aide pas à mieux penser les relations d’exploitation sexuelle et reproductive des hommes sur les femmes dans les organisations sociales patri/viriarcales, androcratiques et masculo-centrées. Ce concept a été détourné de l'analyse que les féministes radicales en ont faite.
S’il y a bien une particularité à reconnaître aux humains civilisés, une incroyable et extraordinaire singularité, c’est d’être les champions interespèces des Darwin Awards : la seule espèce qui a donné lieu à des organisations sociales qui détruisent leur habitat naturel, qui tuent tout ce qui existe et qui vouent un culte à la biophobie (la haine et la peur de la vie, du corps naturel, des femmes au travers des religions patriarcales, monothéistes ou non). En dehors de cela, nous ne sommes surtout que des animaux dysévolués et non pas des élus d’un Dieu.
Les plus opprimés de la terre entière
Au cœur de la théorie queer, socle de l’idéologie du genre et des idées transactivistes, une absurdité : la normativité du discours, et donc, les constructions sociales, sont prétendument ce qui oppresse les hommes hétérosexuels transidentifiés. Or, c’est par « les régimes normatifs » (Butler, Trouble dans le genre) et par le seul support du discours que les idées trans peuvent être mises en œuvre dans la loi et ainsi avoir un pouvoir normatif sur les représentations sociales. Car les idées trans n’ont aucun référent réel. Si les idéologues disparaissent, l’identité de genre aussi. En revanche, les deux sexes continueront d’exister, que nous le voulions ou non. Lorsque les archéologues retrouveront le squelette du célèbre influenceur transidentifié fétichiste d’Audrey Hepburn, elles constateront une ossature de mâle Homo Sapiens avec une modification corporelle extrême, une mâchoire limée.
Comme le constate Janes Clare Jones dans “Smashing the binary: Notes on the Historicization of Sex [1]” (« Éclater la binarité: notes sur l’Historicisation du sexe »):
“Pour clarifier, certains concepts produisent les phénomènes qu'ils sont censés décrire — et c'est ainsi que fonctionne la contagion sociale — tandis que de nombreuses idées sont sédimentées dans les structures sociales et politiques et finissent par produire toutes sortes d'effets empiriques. [Tumblr, Instagram et les jeunes filles anorexiques “pro-ana”, qui renforcent mutuellement leurs troubles mentaux par une culture de validation online ; le même phénomène s’applique avec les jeunes influenceuses transidentifiées et leur public.] Ce qui n'est pas vrai, en revanche, c'est qu'il n'existe pas de monde indépendant de l'esprit, qu'il n’existe pas de régularité dans ce monde indépendant de l'esprit [identifiables par la science et de manière empirique], que toute connaissance de ces régularités n’est que pure production de notre esprit (culture/discours, etc.) et que, par conséquent, tout ce que nous pensons connaître (cognising) est en fait produit par nous.
Pour être franche, cela relève d'un immense complexe de Dieu solipsiste (solipsistic God complex), et il est très difficile de croire que les personnes progressistes qui veulent s'opposer à la domination et à la hiérarchie en viennent à penser qu’un tel narcissisme épistémique puisse être libérateur.”
En vérité, c’est la réalité qui contrarie les idéologues autogynéphiles qui s’identifient au transgenrisme. Ils ne sont pas opprimés, ils ont simplement des désirs (fondamentalement sexuels) contrariés. Et afin que leurs désirs soient satisfaits, ils doivent obliger la société entière à abdiquer la reconnaissance de la réalité matérielle et à accepter les fictions sociales dont dépendent leurs fantasmes. Comment imposer le mensonge, le mythe, l’illusion au reste de la société ? Le mensonge s’impose par la violence et se maintient par la coercition : institutionnelle, gouvernementale, culturelle.
Toute résistance est futile
Quiconque n’abdique pas expressément la réalité sera incroyablement attaqué : cela a commencé par de la diffamation, des efforts coordonnés pour détruire une réputation et in fine pour détruire le ou la mécréante. Des appels au meurtre, des menaces d’attentat à l’intégrité physique (couplées à des menaces de suicide, sans contradiction aucune. Quiconque s’intéresse un minimum aux transactivistes sur les réseaux sociaux ne pourra que faire un tel constat).
Version censurée pour les réseaux sociaux : menaces de mort taguées à Paris à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes 2023 et tweets routiniers de transactivistes.
Menaces de mort taguées à Paris à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes 2023 et tweets routiniers de transactivistes.
C’est ici qu’intervient Darth MacCloskey, dont Le Point chantait les louanges pro-capitalistes dans son article : « Deirdre McCloskey : “Cessons d'avoir la bourgeoisie honteuse“ ». Le ton est donné. « “On nous affirme que nous vivons à l'âge vulgaire du fer ou du plastique, et non plus à l'âge d'or païen ou d'argent chrétien“, mais on réduit à tort “les vertus bourgeoises au rang d'un unique vice, l'avidité“ alors que “la vie, y compris et surtout celle de ceux qui ne sont pas des hommes blancs hétérosexuels ayant du capital, s'est considérablement améliorée“ ». McCloskey est clairement un homme opprimé, surtout lorsqu’il se paie le luxe de parler de ceux (oui, il sait très bien qu’il ne parle pas des femmes) qui ne sont pas des hommes blancs hétérosexuels ayant du capital » et auxquels il s’identifie, se considérant comme une « femme trans », alors qu’il est lui-même un vieil homme blanc hétérosexuel avec du capital, une grande influence politique et par-dessus tout, une paraphilie qui a motivé chacun de ses engagements. McCloskey est un libertarien — au point qu’il ne peut cesser de mettre sur le tapis son discours anti-régulation étatique au milieu du débat contre Stock — il veut pouvoir jouir sans entrave et peu importe les conséquences : les pauvres et les femmes sont pour lui des dommages collatéraux pour un plus grand bien, le sien et celui de ses congénères, les riches hommes blancs hétérosexuels.
Cet individu, proéminent transactiviste, est l’un des trois responsables de l’effort coordonné qui a failli coûter la carrière et la vie du professeur Bailey. Le harcèlement dont il a été l’objet de la part de McCloskey et ses deux complices (« Andrea » James et « Lynn » Conway[1]) est allé jusqu’aux menaces à l’intégrité physique de ses enfants et des allégations de pédophilie qu’il aurait commise sur ses enfants. La sortie du livre TMWWBQ a été accueillie par un déferlement de haine, de rage et d’une destructivité aveugle de la part de ces autogynéphiles transactivistes qui n’ont reculé devant aucune bassesse, aucun mensonge. Plus c’était gros, mieux c’était. Le scandale étant sans précédent dans toute l’histoire universitaire. L’intensité et la gravité des attaques ont surpris tout le milieu. Au point qu’Alice Dreger rédigea un essai de plus d’une cinquantaine de pages sur la « controverse ». Bien qu’elle soit elle-même une alliée des transactivistes et une sex-denialist (négationniste de la réalité matérielle du sexe, du moins, de l’importance sociale de la réalité matérielle du sexe : elle milite pour l’inclusion des hommes transidentifiés dans les catégories de sport des femmes par exemple et joue sans cesse sur la confusion entre troubles du développement sexuel et transidentité), elle a néanmoins réalisé un travail d’historienne intellectuellement honnête.
Elle montra comment McCloskey et les autres firent des pieds et des mains pour discréditer le livre — qu’ils n’ont pas lu, de leur propre aveu ! — de Bailey, en prétextant des comportements non éthiques et même illégaux du sexologue vis-à-vis de ses sujets, en allant jusqu’à monter contre lui les hommes transidentifiés dont il parle dans son livre, alors que ceux-ci étaient tout à fait heureux de leur collaboration et du résultat, sortant publiquement avec Bailey pour fêter la publication, etc. Elle s’est entretenue avec tous les protagonistes et n’a pu que faire le constat du chantage émotionnel opéré par McCloskey et James sur les « transsexuels » autogynéphiles et homosexuels interviewés par Bailey. Elle est allée jusqu’à éplucher les conversations par email que les protagonistes, dont le docteur « Anne » Lawrence, auteur de l’article sur l’autogynéphilie « Men trapped in men’s bodies » (« des hommes coincés dans des corps d’hommes »), pour y faire un constat surprenant. « Andrea » James, dans un email à Lawrence, reconnaissait jadis pleinement son autogynéphilie et reconnaissait que les observations de Lawrence — et de Blanchard ! — étaient « excellentes », « valides » et « brillantes ». Alors pourquoi ce revirement ? Pourquoi James s’est-il retrouvé à calomnier Bailey, allant jusqu’à fabriquer une « Cartographie des connexions de J.M Bailey » très proche de la cartographie calomniatrice bricolée par les transactivistes français d’aujourd’hui (s’attaquant aux personnes qui refusent de se convertir à la nouvelle religion) ?
Les mêmes procédés ont été employés par les transactivistes : viser les personnes, et non leurs travaux — qu’ils sont incapables de contredire et auxquels ils ne peuvent donc pas s’attaquer ; tenter de les discréditer par association aux idéologies d’extrême droite et en les situant aux côtés de grossiers épouvantails, comme le fait de mettre, par exemple, JK Rowling à côté des idéologues incels Matt Walsh et Jordan Peterson, ou encore Sophie Robert (dont le second film débunke la psychanalyse) aux côtés de psychanalystes célèbres pour leurs théories fumeuses et misogynes (Roudinesco)…
La cartographie diffamatoire usant la stratégie du discrédit par association jusqu’à la lie, réalisée par de jeunes transactivistes français qui s’imaginent ainsi s’opposer au système tout en se comportant en bons petits soldats de l’Inquisition néo-libérale et en promoteurs des nouvelles thérapies de conversion homophobes sur les enfants qui ne rentrent pas dans le moule des stéréotypes socio-sexuels.
La cartographie réalisée par James et Conway, intitulée « J. Michael Bailey Connections » (« Les relations de J. Michael Bailey ») n’est plus visible sur le site ordurier tenu par James, www.transgendermap.com, qui consiste à appliquer par écrit cette stratégie de diffamation et de calomnie envers toutes les personnalités académiques qui n’ont pas donné leur entière allégeance aux réquisits transactivistes. Autrement dit, si vous n’acquiescez pas immédiatement et intégralement à tout ce qu’ils demandent, même lorsque leurs propos sont contradictoires, même lorsqu’ils reconnaissent se contredire eux-mêmes, alors vous serez sur le champ défini comme transphobe nazi fasciste d’extrême droite et serez dépeint comme vous étant rendu coupable des pires crimes, dont celui de génocide des personnes trans (comparé à l’Holocauste) ainsi que de responsable de l’épidémie du sida.
Source https://collectifapp.com. Le propos de cette pancarte est que les lesbiennes qui refusent de coucher avec des hommes autogynéphiles (« femmes trans ») se font les complices du sida.
La cartographie de James et Conway semblait être particulièrement fantastique, au point qu’Alice Dreger avoua avoir cru qu’il s’agissait d’un canular, lorsqu’elle en prît connaissance pour la première fois (« Je n’avais aucune idée que cette cartographie était pour de vrai — qu’elle avait été réalisée par James [lui]-même et que c’était censé être un document sérieux » p.20), En soutien au professeur Bailey, ses collègues l’avaient fait imprimer sur des tee-shirts afin de pouvoir en rire, tant la situation et l’acharnement enragé de ces trois influents transactivistes était surréaliste. J’ai proposé la même chose en soutien à Nicolas Casaux et Sophie Robert, mais l’idée n’a pas pris. C’était pourtant une bonne idée.
Pour un exemple français des revendications complètement délirantes des transactivistes, autre que le débat sous-titré figurant McCloskey — soi-disant grand intellectuel, s’emmêlant les pinceaux dans des analogies et des métaphores qui lui échappent et finissant invariablement par se montrer grossièrement misogyne — consultez ce document de trans-pédagogie à l’attention du bon peuple. La trans-pédagogie, c’est du gaslighting et de la manipulation mentale qui s’identifient comme de la pédagogie. Ce qui est exigé, c’est votre totale soumission, l’abdication complète de votre faculté de penser. En outre, c’est exigé de manière perverse, avec condescendance et mépris. Le niveau de narcissisme de ce document est astronomique. Le ton du document rappelle le comportement de McCloskey face au professeur Stock : il cherche sans arrêt à l’interrompre alors qu’elle emploie son temps de parole (« manterrupting »), il tente de lui expliquer des concepts philosophiques immatures qu’il ne maîtrise même pas alors qu’elle est une professeure de philosophie (« mansplaining »), enfin, tandis qu’elle s’adresse respectueusement à lui en dépit du comportement irrespectueux et grossier qu’il lui témoigne, il lui donne du « My dear » (paternalisme).
Ceci est le comportement d’un vieil homme blanc hétérosexuel riche et influent. Le document de « transpédagogie » est son miroir générationnel, la production d’esprits adolescents narcissiques, égomaniaques et mentalement perturbés. Ce sont des caprices masculins de privilégiés et non pas de la souffrance.
Pourquoi sont-ils aussi méchants ?
Ainsi que le montrait le propre aveu de James, ces hommes sont des hétérosexuels paraphiles qui pratiquent le travestissement pour des raisons érotiques. Même lorsque leur libido baisse par la conjonction de la sénescence masculine et de la prise d’hormones de synthèse, ne donnant plus lieu à des érections, l’excitation et la titillation demeurent. Le travestissement apporte une grande joie dans la vie de ces hommes. McCloskey, n’est-il pas un exploiteur capitaliste resplendissant et épanoui à sa manière, abstraction faite de l’effet Darth Vador ? Le plaisir qu’il prend ne serait-ce seulement qu’à « apparaître » est flagrant. Même chose pour Nicolas « Marie » Cau et Bruno « Béatrice » Denaes, n’ont-ils pas l’air rayonnants de satisfaction ? Nous n’avons rien contre le fait que ces hommes vivent publiquement dans un perpétuel sentiment d’euphorie post-coïtale (after-glow), nous aimerions jusque qu’ils aient le courage de le faire sans détruire nos droits et sans invalider la notion de sexe avec leurs balivernes normatives. Cependant, n’a pas une grosse paire d’ovaires qui veut, et moins encore de vieux barbons en jupons.
La raison est très simple. Lawrence résume les choses de façon euphémisée : « Au risque d’enfoncer les portes ouvertes, la raison pour laquelle Conway, James, McCloskey, [Becky] Allison, [Christine] Burns, et autres sont à ce point en colère [un déferlement d’attaques ad hominem et de courriers officiels pour lui faire perdre son emploi, le déclenchement d’enquêtes internes et de procédures d’examen officielles, les menaces à l’encontre de ses enfants, etc., ce n’est pas de la colère, c’est de la rage narcissique] n'est pas tant parce qu’ils sont convaincus que Bailey se trompe, mais parce qu'ils craignent qu'il ait au moins partiellement raison [Bailey a touché dans le mille] et que cette prise de conscience soit potentiellement fatale pour leur identité personnelle durement acquise » (p.e.c., 11 décembre 2006 ; italiques ajoutés).
Dreger fait remarquer : « Et parmi les accusations formulées, presque aucune ne semble avoir été légitime. Mais je soupçonne que tout le tapage des accusations a eu le résultat escompté par Conway, James et McCloskey : la controverse a détourné l'attention du message du livre — à savoir que la théorie de Blanchard sur le transsexualisme MTF était juste — en tuant le messager. En effet, même si Bailey préférerait ne pas l'admettre, en dirigeant l’effort coordonné contre TMWWBQ, Lynn Conway, Andrea James et Deirdre McCloskey ont failli manquer de détruire la réputation et la vie de J. Michael Bailey. »
Quant à Bailey, celui-ci lui a confié que « toute cette expérience m'a appris de la façon la plus brutale la valeur de la vérité ». Il ajoute : « Je pense qu'avant, j'hésitais parfois à dire des choses vraies parce que je craignais que la vérité ne cause de la peine à quelqu’un. Mais Conway et cie. m'ont définitivement débarrassé des dernières réserves que j'avais à dire la vérité » (p.e.c., 30 janvier 2007) ».
Les réactions virulentes et coordonnées de la part de ces hommes à l’encontre des personnes qui ne jouent pas le jeu des faux semblants — faire « comme si » un barbon privilégié était une femme — sont typiques des tyrans. Il s’agit de rage narcissique. La rage narcissique survient lorsque les subalternes ou les « accessoires narcissiques » que sont les autres personnes aux yeux du tyran ne jouent pas bien leur rôle et ne servent pas correctement les désirs du maître. Celui-ci ressent de l’entitrement à avoir ses désirs satisfaits, c’est ainsi que sont élevés les dominants. Lorsqu’il y a résistance, cet entitrement devient entitrement lésé (aggrieved entitlement). Ce sentiment de « dû » lésé se couple à une blessure narcissique : le récit de l’essence magique de femme dans le mauvais corps est bien plus flatteur que celui les figurant en train de se branler dans les sous-vêtements de leur mère, de leurs sœurs ou de leur femme, voire de leur fille en ce qui concerne l’autogynéphile Bruce « Kaytleen » Jenner. Et celles et ceux qui ne se soumettent pas connaîtront la puissance du courroux des hommes les plus opprimés de la terre entière. Dora Moutot en refait les frais, cette fois devant les tribunaux, la comédienne tiktokeuse Shumirun Nessa a été la cible d’un cyberharcèlement astronomique, culminant par un email lui envoyant les détails privés de son emploi du temps, celui de ses deux filles ainsi que les adresses de son domicile, des deux écoles de ses enfants et l'heure à laquelle elle les y dépose. En outre, sa voiture a été vandalisée. La raison ? Elle a caricaturé les mimiques de Jeffrey Marsh, l’influenceur transgenre non binaire le plus creepy d’internet, en articulant théâtralement « Arrête de demander aux enfants d’aller sur ton Patreon dans le dos de leurs parents ! ». Marsh, qui conseille notamment aux enfants de couper les ponts avec leurs parents lorsque ceux-ci n’affirment pas tout de suite leur signe astro-sexuel, s’est ouvert un compte Patreon permettant aux enfants et ados d’accéder à sa petite communauté pour 6 euros par mois. Je ne vais pas lister ici tous les harcèlements menés par les transactivistes contre nombre de femmes célèbres et moins célèbres, voire pas du tout, nous en parlons abondamment ici et sur Le Partage. Je me contente de rappeler les dernières occurrences notables du moment.
Messieurs
Vous savez que tout ceci est vrai, vous l’avez éprouvé. Vous avez découvert votre paraphilie au moment de la puberté, parfois avant. Mais vous savez que la composante érotique a déterminé votre trajectoire de travestissement. De nombreux jeunes hommes sont également autogynéphiles et ils sont loin d’être seuls et apeurés, comme certains d’entre vous prétendent l’avoir été. Ils embrassent pleinement leurs comportements sexuels atypiques. Vous dites penser aux jeunes « femmes trans », aux jeunes qui connaissent les émois que vous avez connus, vous dites que les lois que vous contribuez à faire passer sont pour leur bien, vous faites montre de compassion et d’empathie envers vos trans-sœurs, mais jamais envers nous.
Les dominants n’ont pas à être empathiques, ils n’ont pas à chercher à comprendre les personnes qu’ils oppressent, ils n’ont qu’à les coercer, que ce soit physiquement ou institutionnellement, à servir leurs intérêts et leurs désirs. Les opprimées doivent au contraire se brocher aux humeurs de leurs bourreaux, pour anticiper les prochains coups, et espérer y survivre. Les femmes cherchent à comprendre les comportements sexuels masculins, pour leur propre sécurité. Étant donné que vous vous contrefichez absolument des jeunes filles, que pour vous, les carrières universitaires et sportives brisées des filles trahies pour le plaisir autogynéphile de William « Lia » Thomas ne sont que des œufs cassés pour faire gonfler l’omelette, il est parfaitement inutile d’essayer d’avoir une conversation avec vous. Les esclaves ne peuvent pas se libérer en discutant avec leurs maîtres.
Pas un seul jour ne passe sans que la nouvelle d’un homme autogynéphile (vous savez maintenant à quoi nous vous reconnaissons) ne remporte un trophée, une place, une médaille volée aux femmes, lorsqu’il n’était qu’un athlète médiocre dans la catégorie de son sexe. Vous trouverez plein de ces exemples communs sur ce Substack, et tout autant de « faits divers » de violences sexuelles mentionnant « her penis » dans les refuges pour femmes et les prisons. Vous n’êtes pas du bon côté de l’histoire, vous ne l’avez jamais été. Vous êtes des oppresseurs. Vous n’avez aucun intérêt à ne pas en faire qu’à votre tête (de nœud) et c’est pourquoi aucune féministe de tentera d’implorer la clémence et la décence que vous n’avez pas.
Il n’y a qu’une seule chose que les hommes de votre espèce comprennent. Il n’y a qu’une seule chose à laquelle vous êtes sensibles. C’est lorsque l’on touche à votre ego. Les seules blessures dont vous souffrez réellement sont des blessures narcissiques. C’est le fait que l’on dénonce l’instrumentalisation que vous faites des enfants que vos mythes nauséabonds vouent à la mutilation pour votre satisfaction sexuelle fétichiste. Vous n’avez pas une essence magique de femme, la cigogne n’a pas mis votre âme dans le mauvais corps. Nous connaissons le secret de votre travestissement érotique, et contrairement aux sexologues masculins, nous n’avons aucune compassion pour vos perversions. Vous vous branliez dans des sous-vêtements stéréotypiquement féminins. Et c’est pour cela que vous détruisez les droits des femmes et la vie de milliers d’enfants.
Il n’y a rien à respecter là-dedans. Vous n’êtes pas respectables, vous êtes une honte.
[1] “'Smashing the Binary’: Notes on the Historicization of Sex”, Jane Clare Jones, Draft, September 2021. Il ne s’agit pas de notes sur un ouvrage en particulier, mais sur plusieurs ouvrages et écrits fondamentaux visant à nier la réalité matérielle du sexe et à établir les idées de l’esprit et les sentiments « d’identité de genre » comme réalité indisputable, supérieure et suprême.
[1] Lynn Conway (informaticien de renommée mondiale à l’université du Michigan), Andrea James (défenseur des trans-consommateurs à Hollywood et consultante en entreprise sur les questions trans).