Les femmes vont finir par nous renvoyer à la cuisine, par Róisín Michaux
Les temps difficiles créent des femmes fortes, les femmes fortes créent des filles aux septums percés qui pleurnichent sur TikTok
Je vous présente l’un des articles de Róisín Michaux qui ne s’embarrasse pas de pincettes sorores lorsqu’il s’agit de dire tout haut ce que nous pensons tout bas, trop bien conditionnées à la gentillesse et à l’amour même envers les femmes qui détruisent activement nos droits, qu’elles soient des conservatrices anti-avortement ou des servantes de l’exploitation sexuelle « de gauche » qui s’auto-identifient socialistes. Et elle a un message pour ces dernières, fort d’actualité pour qui a suivi un minimum ce qu’il se passe dans la francophonie métropolitaine vis-à-vis des femmes et de l’ultradroite (un infime microcosme, mais le seul auquel les médias donnent une voix, malheureusement pour nous autres matérialistes de gauche — n’ayons pas peur des pléonasmes, par les temps qui courent, ce n’est pas du luxe).
Nous savons parfaitement, qu'au bout du compte, elles ne sont que les « token torturers » (comme les appelait Mary Daly), soit les bourrelles de service des hommes, et pour le bénéfice de ces derniers, mais cela ne doit pas nous empêcher de leur dire ce qu'elles font.
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Par Róisín Michaux, le 26 JANV. 2023
Image by FashionbyHe (« LaModeSelonLui ») : tatoutage « Je devrais être à la cuisine »
La tendance des femmes* à être gentilles a été institutionnalisée au plus haut niveau. Les emplois vers lesquels nous gravitons — comme l’enseignement, la santé, la recherche biomédicale [si seulement], la communication et les ressources humaines — font partie des domaines les plus marqués par l’idéologie de l’identité de genre. Nous n’entendons pas parler de « cérémonies de pronoms » sur les plates-formes pétrolières de la mer du Nord.
*en général
C’est ainsi que nous sommes passés de Lucy regardant avec amour les yeux de son bébé dans une vallée d’Éthiopie il y a 3,2 millions d’années, aux femmes qui applaudissant des criminels sexuels au parlement écossais en décembre 2022. Le lien est direct.
Tout comme les « femmes » trans font une erreur d’identité de cible érotique (leur câblage neuronal s’est inversé, leur faisant vouloir être ce qu’ils veulent baiser), de nombreuses femmes ont elles-mêmes commis une erreur d’identité de cible. Elles pensent que les fétichistes de travestissement sont les victimes. Le reste d’entre nous savons que la véritable victime est la fillette de 12 ans qui se demande pourquoi la caméra d’un iPhone la regarde depuis l’espace de la cloison de séparation de sa cabine d’essayage Primark.
(Bien sûr, les demoiselles #BeKind changeront de discours lorsqu’elles auront leur propre fille de 12 ans qui veut aller faire du shopping le samedi, mais nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre aussi longtemps).
Les femmes d’un bout à l’autre
Les hommes sont des pervers en rut la plupart du temps [#NotAllMen], mais au moins ils ne se sont pas laissés empoisonner le cerveau par des diplômes de sciences humaines [les « études de genre », anciennement « études des femmes » qui devraient être renommées « études des obsessions sexuelles et des paraphilies masculines »].
Les universités n’essaient même plus de cacher leurs objectifs activistes, et des champs de recherche autrefois nobles sont désormais imprégnés des théories de Français pédo-apologétiques en col roulé aux idées absurdes. (Ils s’ennuyaient à la Sorbonne — tous les Français parlent ainsi »).
Des femmes enroulées dans des foulards mousseux et colorés lient l’agréabilité (ou plutôt l’apathie[1]) et les « punitions » déterminées par des groupes d’écolières (voir les modules de responsabilisation[2]) dans leurs travaux universitaires moisis et les bureaucrates féminines s’en délectent.
Les conservatrices de droite qui détestent l’idée que les femmes fassent partie des décideurs (wOmEn oN bOarDs) vous regardent et prennent des notes, mesdames. Elles n’iront pas dans les parcs avec des micros pour insister poliment sur leur point de vue. [Référence aux évènements pacifiques LetWomenSpeak (LaissezParlerLesFemmes) sur lesquels j’ai amplement écrit, qui déjà mobilisent des hordes de masculinistes et misogynes mécontents qui essaient – avec succès – d’empêcher les femmes de simplement parler de leurs expériences]. Elles voteront pour un dur à cuire avec huit gosses et des opinions bien arrêtées sur les juifs.
Le défi fermez-vos-gueules-les-femmes-woke
Les gens n’arrêtent pas de parler du retour de bâton (backlash) que les furvers [jeux de mots entre furries et pervers] et les MAPtivistes [les hommes pédocriminels audo-identifiés en « personnes attirées par les mineurs »] vont avoir sur les droits des personnes homosexuel·les. Mais j’ai également peur du retour de bâton sur l’autonomie des femmes [les misogynes anti-avortement ne se sentent plus péter]. Partout, les gens de droite observent ce chaos et remarquent le rôle prépondérant des femmes dans tout ceci (combien de clips TikTok de professeurs hommes enseignant l’emploi du pronom « zirself » avez-vous vus ? [Eh bien j’en ai vu, il ne s’agit pas que de femmes, mais certes, dans une moindre mesure]).
https://www.spiked-online.com/2023/01/25/furries-vs-feminists-a-new-nadir-for-the-trans-lobby/
Ainsi, bien que l’un de nos slogans les plus appréciés soit « Let Women Speak » (« Laissez parler les femmes »), je ne vais pas tourner autour du pot : les femmes wokes, fermez votre gueule.
Encore mieux, venez à Glasgow le week-end prochain et rejoignez Kellie-Jay Keen dans l’œil du cyclone, entourée par une horde d’adulescents violents en costumes de chiens sexualisés. Et expliquez aux femmes qui ont été violées et hypersexualisées toute leur vie comment le fait d’inscrire les « kinks » dans la loi n’est pas le plus sûr moyen de nous conduire au désastre.
Je sais bien que vous espérez pouvoir décrocher un super stage ou pouvoir vieillir dans votre université à pondre des âneries, mais vous foutez nos vies en l’air. Vos imbéciles préférés de l’Internet, comme Aidan Comfortfood et Owned Jones[3], ne sont que des opportunistes — probablement espèrent-ils pouvoir louer votre utérus. Mais leur cœur n’y est pas, et ils ne nous soutiendront pas lorsque les orbaniens essaieront de nous transformer en usines à bébés.
J’aime le fait d’avoir un travail. J’aime pouvoir envoyer mes enfants à l’école et aller les chercher à la toute dernière minute. Je soutiens le fait que vous adhériez à votre secte et je soutiens votre droit à vous réunir librement, votre droit d’écrire une thèse sur le féminisme dans l’Arctique ou de laisser des violeurs pédocriminels danser à poils pour la fête d’anniversaire de vos enfants. Mais au plus vous introduirez ces absurdités dans les lois, au plus les fafs récolteront des voix.
[En France, nous voyons certaines femmes de Femellistes considérer les « travaux » de Marsault, ou revendiquer sur Twitter un prochain vote RN, tant elles sont ulcérées des misogynes de gauche, ce qui les envoie tout droit dans les bras des misogynes de l’ultradroite.]
Ce que vous choisissez de faire avec la liberté que votre mère vous a donnée ne regarde que vous. Mais contentez-vous de nier le dimorphisme sexuel dans l’intimité de votre propre serveur Discord, s’il vous plaît, et tenez-vous loin de la politique. Mon emprunt ne va pas se rembourser tout seul, je ne peux pas me permettre de retourner à la cuisine.
[1] Le lien renvoie à une tweetos référant à une discussion avec Leor Sapir : chaque fois que j’entends quelqu’un dire « Eh bien, ils ont l’air heureux », je pense à la discussion avec Leor Sapir sur @widerlenspod et à la façon dont ce qui apparaît comme de la tolérance est en fait de l’apathie. »
[2] De ce que j’en comprends, il s’agit d’un procédé qui va encore plus loin que la « justice restaurative » dans l’abandon des victimes d’agressions sexuelles. Ce dispositif permet aux agresseurs sociopathes récidivistes, lesquels en se contentant de dire aux femmes (volontaires et bénévoles) du programme chargées de faire naître chez eux une conscience, ce qu’elles veulent entendre, pouvant ainsi s’en sortir avec une petite tape sur la tête. Corrigez-moi si je me trompe.
[3] L’autrice fait des jeux de mots avec les noms de ces deux hommes transactivistes célèbres pour leur misogynie « woke ». Aidan Comerford est un homme potelé qui parle de manger des céréales au dîner dans sa bio Twitter, information de très grand intérêt, ainsi rebaptisé « Comfortfood », soit « Bouffe émotionnelle ». Il s’offusque contre les hommes crétins conservateurs et anti-avortement tels que Matt Walsh, ce qui lui vaut des cookies de la part des libfem. Owen Jones, sur lequel j’ai joint un lien en français, débite des idioties dans sa colonne du Guardian en s’identifiant comme un socialiste (et qui ne voit aucun inconvénient à l’exploitation sexuelle et reproductrice des femmes), souvent en se ridiculisant (« self-Owned ») pour quiconque n’a pas le cerveau frit au wok. Il reçoit des cookies féministes pour les mêmes raisons.